La limitation des importations pousse les concessionnaires vers le montage. La 19e édition du Salon international de l'automobile d'Alger a ouvert ses portes jeudi dernier au Palais des expositions des Pins maritimes, à Alger. Organisé par la Société algérienne des foires et exportations (Safex) et l'Association des concessionnaires automobiles algériens AC2A, cette édition s'étale sur 10 jours, soit jusqu'au 26 mars et voit la participation de près de 34 exposants, dont 15 concessionnaires et un exposant international sur une surface d'exposition de 19 739 m2. Trente-quatre exposants ont répondu présents au rendez-vous le plus attendu de l'année pour les professionnels du secteur, mais aussi pour le grand public qui découvre toutes les nouveautés. Le secteur des services est représenté par des entreprises d'assurances et des banques alliées traditionnelles du secteur automobile. La sécurité routière est représentée par la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale, animateurs et partenaires stratégiques du salon et de la Safex, à travers une exposition photos sur la sécurité routière. Le salon qui fait l'objet d'une grande couverture médiatique de la part des médias, a lieu cette année dans un contexte de marché particulièrement difficile, du fait notamment de la politique des quotas imposée par le gouvernement aux concessionnaires. Cette limitation des importations de véhicules a donné un coup d'accélérateur aux efforts des concessionnaires pour l'ouverture d'usine de montage, s'accordent à dire des représentants de concessionnaires automobiles. Même si l'obligation de lancement d'activités industrielles ou semi-industrielles à l'horizon 2017 a été consacrée dans la loi de finances 2014, très peu d'empressement a été constaté dans ce sens chez les concessionnaires automobiles. Mais, dès l'annonce de la mise en place d'une politique de contingents de véhicules à importer à partir de l'année 2016, les choses ont changé, assurent des responsables rencontrés au salon. Chaque concessionnaire aura le droit d'introduire en Algérie un quota en fonction de ce que représentait en pourcentage la part qu'il avait l'habitude d'importer par rapport aux importations globales annuelles des véhicules. «Le fait d'imposer des quotas a fait craindre aux concessionnaires automobiles de voir leurs entrées se réduire. L'activité industrielle est désormais perçue comme une solution de rechange pour gagner davantage d'argent. Des concessionnaires qui se préparaient sans empressement à l'activité industrielle ont augmenté leur cadence dernièrement», a relevé un responsable d'un constructeur asiatique. «Pour un concessionnaire, passer à une activité industrielle ou semi-industrielle en seulement trois ans est un peu difficile. Mais il faut voir le côté positif: si les autorités n'avaient pas bousculé les concessionnaires automobiles, ils ne seraient jamais allés vers le montage», affirme le responsable Marketing chez une autre marque asiatique. Le chargé de communication d'un constructeur coréen estime, lui aussi, que la nouvelle politique adoptée par le gouvernement a eu «un effet important sur la perception que se font les concessionnaires du marché de l'automobile», mais considère que les délais impartis sont quelque peu réduits. «Nous aurions aimé que les choses se fassent moins vite pour permettre aux professionnels de passer sereinement à l'activité industrielle», a-t-il ajouté. Pour sa part, le directeur chargé des moyens généraux auprès du concessionnaire d'une autre marque, estime que les professionnels ont besoin d'un peu plus de temps pour se préparer, annonçant, au passage, l'ouverture «dans quelques mois» d'une usine de montage. Des professionnels du secteur rencontrés au salon ont été unanimes pour dire que dans les années à venir, «la véritable bataille dans le secteur de l'automobile, se livrera entre les usines de montage». En 2015, la facture des importations algériennes de véhicules s'est chiffrée à 3,14 milliards de dollars en 2015, contre 5,7 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de près de 45%. Le nombre de véhicules importés a également connu une importante baisse en s'établissant à 265.523 unités en 2015 contre 417.913 unités en 2014 (-36,5%). A rappeler qu'un cahier des charges régissant les activités liées à l'industrie automobile est en cours de finalisation par le ministère de l'Industrie et des Mines.