Les états-majors s'appliquent à développer des stratégies et des approches qui ciblent directement la gent féminine Conscients de la place qu'elle occupe dans la société et de sa capacité à mobiliser, les partis ne lésinent pas sur les moyens pour séduire la femme. La fin justifie les moyens. La bataille des législatives s'annonce rude. A une année de ce rendez-vous électoral, les partis s'emploient à exploiter toutes les pistes en vue de renforcer leurs bataillons. Ces derniers ont apparemment appris la leçon. Voulant éviter la reproduction du scénario de 2012, où la représentation féminine était quasiment faible sur les listes électorales, les partis partent à la conquête de la gent féminine pour remplir leur réservoir de militantes et pouvoir répondre facilement à l'obligation constitutionnelle portant sur l'application du quota de 30% de femmes. Cette fois-ci les partis jouent à fond le jeu. Ces derniers n'attendent pas jusqu'à la dernière minute pour agir. Ils affûtent, dès à présent, leurs armes en cherchant toutes les solutions efficaces pour faire la chasse aux électrices. «Le jeu vaut bien la chandelle.» Les acteurs politiques font de la femme leur priorité. Conscients de la place qu'elle occupe dans la société et de sa capacité à mobiliser, les partis ne lésinent pas sur les moyens pour séduire la femme. Les états généraux s'appliquent à développer des stratégies et des approches qui ciblent directement la gent féminine. Le parti de Tajamoue Amal El Djazair (TAJ) de Amar Ghoul a afffiché clairement sa stratégie en optant pour l'organisation de l'université de la femme. «Nous allons organiser une université de la femme prochainement», a confié une élue et membre de la direction du parti qui précise que cette initiative est la première du genre dans notre pays. Notre interlocutrice explique que cette université se veut comme espace pour la femme afin d'exposer ses vrais problèmes et ses défis. Amar Ghoul semble avoir trouvé la bonne recette pour recruter en gros les voix féminines. Ce dernier n'est pas le seul à y avoir pensé. Le parti majoritaire du FLN s'y prépare pour piocher sa part dans le monde féminin. Après avoir insisté sur la nécessité d'ouvrir les portes du vieux parti à la jeunesse, notamment universitaire, la direction fonde aujourd'hui sa stratégie sur une nouvelle méthode d'approche qui consistera à s'attaquer directement au noyau de la société, à savoir la famille. Le secrétaire général Amar Saâdani a donné des instructions à ses collaborateurs pour aller chercher les voix un peu partout en faisant même du porte-à-porte. Désormais, les militants ne vont plus se contenter de travailler sur le terrain strictement politique, cantonnés pour le plus grand nombre d'entre eux aux seules kasmate et autres mouhafadhas. Pour la bonne cause, le FLN compte faire du recrutement même à l'intérieur des foyers. «Nous allons créer des cellules chargées de la famille et de la femme au niveau de toutes les mouhafadhas du parti», avait affirmé à L'Expression un membre du bureau politique. Ainsi, le FLN a trouvé le meilleur moyen pour faire adhérer les gens et combattre le phénomène de l'abstention qui menace réellement les échéances électorales, ces dernières années. Même s'il occupe la première place sur la scène politique, le parti veut élargir davantage ses parts à travers le champ national et dépasser de loin son concurrent rival, en l'occurrence le RND. Le parti d'Ouyahia n'est pas en reste. Le Rassemblement national démocratique se montre plus généreux envers les femmes. La direction a saisi l'occasion du congrès extraordinaire pour introduire le quota de 30% de femmes dans le règlement intérieur. Désormais, les militantes seront présentes en force dans les structures du RND. Il faut reconnaître que l'intérêt porté cette année à la Journée internationale de la femme traduit clairement la volonté des partis à jouer la carte de la femme lors des prochaines législatives.