Une industrie florissante «Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites sont l'une des principales menaces pour la sûreté de l'UE», souligne le rapport 2016 sur les marchés des drogues dans l'Union qui note que le royaume est le principal pourvoyeur du Vieux Continent en résine de cannabis. Retour de boomerang. Les pays européens comme la France soutiennent que le Maroc joue un rôle stabilisateur au Maghreb. Le royaume le leur rend bien. Pour les remercier de cette attention il les inonde de cannabis à tel point où des voix s'élèvent pour crier haut et fort que leur sécurité court un grand danger. «Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites sont l'une des principales menaces pour la sûreté de l'UE», souligne le rapport 2016 sur les marchés des drogues dans l'Union qui note que le royaume est le principal pourvoyeur du Vieux Continent en résine de cannabis. Ce document qui est une publication conjointe de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (Emcdda) et de l'Office européen de police (Europol) met en outre en exergue la connexion entre le trafic de drogue et le terrorisme. «Il existe des éléments probants» de certains liens entre des Groupes criminels organisés impliqués dans le trafic de drogue et des organisations terroristes soulignent ces deux organismes. «Il en ressort qu'en général, ces liens ont un caractère principalement fonctionnel, les organisations terroristes utilisant le commerce de drogue pour financer leurs activités», indiquent les rédacteurs de l'enquête qui mettent l'accent sur le côté lucratif de ce marché de la drogue où le cannabis, notamment celui qui est convoyé à partir des champs de culture marocains, se taille la part du lion. «Nous estimons qu'il (le cannabis) représente environ 38% du marché de détail des drogues illicites, pour un montant supérieur à 9,3 milliards d'euros par an (entre 8,4 et 12,9 milliards d'euros), alors que celui de l'héroïne représente 6,8 milliards d'euros par an (entre 6 et 7,8 milliards), contre 5,7 milliards d'euros par an (entre 4,5 et 7 milliards d'euros) pour celui de la cocaïne», indiquent les experts de l'Emcdda et de l'Europol qui soulignent que les producteurs marocains de résine de cannabis redoublent d'ingéniosité pour s'imposer sur le marché européen de la drogue qui est devenu leur terrain de prédilection. «La concurrence sur le marché est suffisamment vive pour que ce phénomène représente une incitation pour les producteurs marocains de résine, qui ont introduit de nouvelles variétés hybrides de la plante à haut rendement et à forte teneur» précisent-ils. Comme l'or noir pour l'Arabie saoudite, le Maroc tient à ses parts de marché de haschich. Le Maroc s'est forgé un statut de plaque tournante du trafic mondial de drogue et ne lésine pas sur les moyens pour occuper une peu reluisante première place du podium en la matière. Il tient à ce leadership. Le tableau ne fait pourtant que noircir son image. «Le Maroc reste une principale source du cannabis...», souligne le rapport du département d'Etat américain sur «la stratégie de contrôle international des narcotiques» publié le 12 mars 2013 qui a été communiqué au Congrès. «La plupart des grandes expéditions de haschich marocain à destination de l'Europe sont transportées par bateaux à moteur et par d'autres petites embarcations... compte tenu de sa situation géographique et de ses infrastructures de transport, le Maroc sert de zone de transbordement pour la cocaïne en provenance d'Amérique latine qui est introduite clandestinement par l'Afrique de l'Ouest pour l'acheminer vers l'Europe», précisaient les services de John Kerry. Les Européens n'ont vraisemblablement pas réagi assez vite à cet avertissement. Ils donnent en effet l'impression de découvrir l'ampleur des dégâts. Trop tard, les consommateurs de l'UE, de plus en plus nombreux sont accrocs au cannabis marocain.