La conjoncture actuelle marquée par les mutations nationales et internationales exige d'élaborer des études de prospective pour éclairer les décideurs sur les questions de développement et de sécurité. L'Algérie s'intéresse depuis 1984 aux recherches stratégiques, à la prospective et entend s'intéresser davantage à ces questions. En effet, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné jeudi, en réponse à une question d'un député islamiste du FJD sur la nécessité de mettre en place un Institut de recherche et d'études stratégiques pour mieux anticiper sur les questions des relations internationales et régionales et gérer efficacement les enjeux sécuritaires qui se posent pour le pays, que les questions de stratégie globale sont d'une importance capitale et que l'Algérie les prend en charge depuis des années, notamment à travers l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg). Abdelmalek Sellal a fait savoir, dans sa réponse lue par la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Ghania Eddalia, que «l'importance d'une telle instance est indiscutable, notamment en cette ère marquée par les mutations nationales et internationales qui exige d'élaborer des études de prospective pour éclairer les décideurs sur les questions qui intéressent particulièrement la société». Autrement dit, le développement de ce segment est vital pour l'Algérie. En effet, selon lui, l'Algérie accorde un grand intérêt à la recherche en sécurité et relations internationales avant même l'ouverture des années 1990. «Conscient de l'importance de cette question et de son rôle dans la conception de l'avenir du pays, l'Etat a procédé en 1984 à la création de l'Institut national d'études de stratégie globale qui se veut une institution à caractère scientifique jouissant d'une personnalité morale et de l'autonomie financière», a-t-il rappelé.Cet organisme tend, selon lui, «à identifier les facteurs qui impactent la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays en analysant chaque question stratégique et vitale en rapport avec le processus de mutations nationales et internationales, en coordination et en concertation avec les différents secteurs et instances concernés». L'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg), dont l'un des directeurs les plus célébres et imposants n'est autre que Djilali Liabès, a pour mission d'effectuer des études prospectives sur la société et d'entreprendre des études et recherches en rapport avec l'évolution de l'environnement national et international à travers l'analyse des stratégies nationales et des politiques qui en découlent, stipule le décret présidentiel n°93-39 précisant les missions et fixant l'organisation et le fonctionnement de cet organisme.Il a pour rôle également d'approfondir la réflexion dans le domaine des relations internationales et les questions de défense et de sécurité en ce qui concerne leur évolution et leur implication dans la politique nationale et internationale de l'Algérie. Ces missions sont intégrées, explique-t-on, dans une démarche globale destinée à déterminer les différentes possibilités ou moyens d'actions permettant d'anticiper et de faire face aux événements. Et partant, impulser toute initiative visant à sauvegarder l'intérêt national. Par ailleurs, l'institut est chargé de constituer et de gérer une banque de données. Il procède à son niveau à la collecte et à l'actualisation des données qui seront publiées à la lumière des résultats obtenus pour être exploitées dans l'élaboration des rapports. Le Premier ministre a, enfin, noté qu'il existe d'autres organismes à caractère similaire, notamment le Conseil national économique et social (Cnes), la direction générale de la prospective relevant du ministère des Finances en plus des structures de recherche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique».