L'entraîneur national pris dans une tourmente de l'illogisme semble faire du n'importe quoi. Ali Fergani a, semble-t-il, décidé de mener une lutte contre la présence de joueurs émigrés dans l'équipe nationale. Petit à petit, le nombre de ces joueurs a diminué. Jusqu'à présent leur présence en sélection était supérieure à celle des joueurs locaux. Pour le match de ce mercredi contre le Burkina Faso, ils ne sont que 8 à être en stage de préparation alors que le nombre des joueurs locaux est de 12. Il est vrai que Beloufa de Mouscron (Belgique) aurait dû faire partie de ce groupe mais, blessé, il ne peut participer à ce match. De toutes les manières, même avec lui, les émigrés auraient été en infériorité part rapport aux locaux. Il est vrai, aussi, que certains de ces émigrés font la tête lorsqu'ils ne jouent pas en sélection et amènent l'entraîneur national à les écarter. Cela ne nous empêche pas de croire que Fergani a une dent envers ces joueurs venus d'ailleurs. Bien sûr, on pourra dire qu'il s'agit d'éléments qui n'évoluent pas dans de grands clubs, mais face au vide sidéral en joueurs de qualité de notre championnat, ils apparaissent comme la seule alternative pour donner de l'allant à notre équipe nationale. Nous ne répèterons jamais assez que les meilleurs produits du football algérien de ces dernières années n'ont jamais réussi à décrocher un contrat pro dans un club européen. Dziri, alors au faite de son talent, n'avait même pas pu s'imposer dans la modeste formation de Sedan. Cette même formation de Sedan qui n'a pas voulu de Achiou, que chez nous, on ose présenter comme une «star». Qui se souvient, également, de Bezzaz, parti en France affublé du titre de plus grand espoir du football algérien et qui n'arrive pas à obtenir une place de titulaire à l'AC Ajaccio, un club candidat à la descente en 2e division? Et ne parlons pas de Saïfi qui n'a joué que dans la petite équipe de Troyes avant d'atterrir à Istres dont le club est encore plus petit. Ce sont là les réalités du football algérien qui ne réussira pas à former une grande équipe nationale si ces clubs continuent à bricoler, privés qu'ils sont, d'outils à même de leur permettre de mener une véritable politique de formation. Dans ce remue-ménage, Fergani trouve le moyen de nous faire croire que les locaux ont de la valeur. Comme cette histoire de gardiens de but qui l'a mené à faire confiance à Mezaïr et à Gaouaoui, deux joueurs de notre championnat national et à écarter Mohamed Benhamou, le 3e gardien du Paris SG. En conseillant à ce dernier d'aller à la recherche d'un autre club où il aurait des chances de jouer s'il veut retourner en équipe nationale. Comme si Bourahli de l'USMA et Tahraoui de l'USMB étaient des titulaires en puissance dans leurs clubs respectifs, deux joueurs pour lesquels l'entraîneur national a, pourtant, jeté son dévolu pour les sélectionner pour le match du Burkina Faso. Même Ammour de l'USMA, qui traîne une blessure de longue date et qui ne joue pas un match en entier, a trouvé grâce auprès de lui. Pour revenir au cas Benhamou, sa non-sélection est l'une des plus grosses erreurs commises par un entraîneur national ces dernières années. Benhamou, pour ceux qui ne le savent pas, avait été, tout simplement, le meilleur joueur algérien lors des deux dernières sorties officielles de l'équipe nationale au Nigeria et au Rwanda. Fergani n'a même pas pris la peine de le convoquer pour le match de ce mercredi. Il aurait dû le faire quitte à ne pas l'aligner. Benhamou fait, maintenant, partie du groupe des Verts que l'entraîneur national doit savoir consolider et non pas diviser en mettant en doute les qualités de certains d'entre eux. Le joueur du Paris SG, pourtant blessé et indisponible lors du dernier match amical contre le Sénégal, avait tenu à faire le déplacement de Toulon pour rendre visite à ses camarades pour les encourager. Fergani n'a, peut-être, pas compris le sens de ce geste. En ne sélectionnant pas Benhamou, il l'a certainement affecté moralement. L'équipe nationale vient, peut-être, de perdre un gardien de but de valeur. C'est dommage.