Les Algériens pourront bénéficier dans les prochains jours d'une meilleure qualité son et image de leur télé, pourvu qu'ils aient un décodeur... «L'Algérie doit s'adapter aux nouvelles exigences technologiques qui répondent aux normes actuelles», a affirmé lors d'un point de presse animé à l'hôtel Sheraton Club des Pins, M.Djilani Henni, président du groupe TBC (Telecom Broadcast Communication), groupe de droit français. Cet Algérien, vivant en France, est apparu comme un homme exigeant, un industriel prêt à s'imposer sur le marché national et international. Ex-directeur à Thomson, Djilani Henni «a investi de sa poche» et ce, en préparant depuis un an en catimini, son coup pour venir offrir à la Télévision algérienne «la solution globale» qui offrira aux téléspectateurs la meilleure qualité son et image largement supérieure que l'analogique. Aussi, TBC a installé le récepteur TDA en Algérie et compte mettre tout son savoir-faire dans la balance de l'évolution technologique au service de l'audiovisuel algérien, lors de son séjour en Algérie. Une opération pilote a porté ses fruits et M.Djilani Henni est en cours de signer le protocole d'accord avec TDA, si ce n'est déjà fait, pour «agir au coeur de la diffusion et du contrôle du signal de la télévision numérique terrestre et satellitaire». Pour ce faire, la télévision devra adopter prochainement cet équipement de mesure et de contrôle du satellite qui «fait diffuser des chaînes s tous les jours». Pour M.Djilani Henni, l'adoption de ce système du TNT peut contribuer à assurer «la cohésion sociale dans le pays». Le président veut offrir à ses compatriotes algériens le Nec plus ultra de la télévision numérique en bénéficiant des mêmes technologies tout récemment utilisées par les exploitants et chaînes de TV européennes. Tout le monde pourra la capter, il suffira que le téléspectateur possède un minidécodeur pour continuer à utiliser son téléviseur. Le prix moyen de ce décodeur varie sur le marché de 50 à 100 euros. M.Henni espère que le prix baissera entre 15 et 20 euros pour les années à venir. Il a, à ce titre, émis le souhait de rencontrer nos industriels algériens pour investir dans ce domaine. «Le but est de toucher au moins 30% de la population. Ce sera déjà énorme pour un départ», a-t-il affirmé. Et d'ajouter «la technique pour basculer au TNT est facile d'autant que la fréquence à émettre est une bande totalement vierge». L'introduction du TNT en Algérie est d'un enjeu capital à même de développer et favoriser la création audiovisuelle algérienne. Selon les dernières informations «officielles», il y aurait dans un premier temps 6 chaînes : trois actuelles: Canal Algérie, la 3 et l'Entv, à cela s'ajouterait trois nouvelles chaînes dont la chaîne tamazight qui émettra très bientôt. Au-delà de ces enjeux majeurs, le groupe TBC souhaite être présent en «amont» afin d'apporter sa contribution sur le plan technologique. Au vu de ces objectifs, il a installé il y a quelques mois une plate-forme unique sur le site de Bouchaoui qui est en cours de test. Dans quelques jours, il va mettre à disposition un émetteur qui rayonnera à partir du site de Bordj El-Bahri qui permettra à certains téléspectateurs algérois possédant un minidécodeur de recevoir des chaînes en qualité numérique haute définition dans le Grand-Alger. Pour M.Henni, il ne faut pas regarder du côté du coût mais combien cet investissement va rapporter dans les prochaines années. Le groupe TBC possède un centre de recherche high-tech à Lille et un centre de développement logiciels à Paris au coeur du Triangle d'or. M.Henni est également président d'une association Fraternité et France Méditerranée pour l'échange et le partage entre les pays du pourtour méditerranéen. Ambitieux et au CV consistant, M.Henni est un exemple vivant de ces Algériens qui ont réussi là- bas, en apprenant et veillant justement à sauvegarder leur identité. «Je suis un adapté. Je n'aime pas le mot intégré», avoue-t-il.