Les exportations des hydrocarbures ont baissé de plus de 6 milliards de dollars, passant de 17,868 milliards de dollars à 11,86 milliards de dollars durant les 6 premiers mois de l'année. La crise financière est féroce. L'Algérie le paie cash. L'économie nationale ne rompt cependant pas sous les coups de boutoir de la dégringolade des cours de l'or noir. Sa robustesse est même attestée et reconnue par le Fonds monétaire international. Il n'empêche que les secousses répétitives provoquées par un baril de moins en moins gaillard lui occasionnent quelques brèches qui fragilisent de façon notoire sa trésorerie. Le bateau reste malgré tôt assez sûr. Il peut encore faire face aux assauts de cette tempête qui dure depuis plus de deux années maintenant. Jusqu'à quand? Là est toute la question. Les exportations d'hydrocarbures qui constituent la charpente de l'économie du pays s'essoufflent. Les revenus pétroliers se raréfient. La cause? Les exportations des hydrocarbures ont baissé de plus de 6 milliards de dollars, passant de 17,868 milliards de dollars à 11,86 milliards de dollars durant les six premiers mois de l'année. Les Douanes algériennes ont en fait le constat. «Les hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger pour une part de 93,55% du volume global des exportations, avec un montant de 11,86 milliards de dollars durant les six premiers mois, contre 17,868 milliards de dollars à la même période de 2015 (-33,62%), soit une baisse de six milliards de dollars.» a indiqué leur rapport publié hier. Des chiffres qui indiquent que non seulement l'Algérie reste chevillée à son pétrole, mais qu'elle ne peut pour le moment tabler que sur cette ressource pour assurer ses équilibres budgétaires. Et ce n'est certainement pas sur les exportations hors hydrocarbures qu'il va falloir compter pour pallier une telle défaillance. Les exportations hors hydrocarbures, qui ont représenté 6,45% du montant global des exportations, ont diminué à 818 millions de dollars», soit une baisse de 22,83% par rapport aux six premiers mois de 2015, nous annonce-t-on. Une petite bonne nouvelle tout de même. La facture des importations a reculé. De moins de 4 milliards de dollars. Pas de quoi pavoiser. L'addition demeure salée. A ce rythme elle devrait cependant descendre sous les 50 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. «Les importations se sont également réduites, mais à un moindre rythme par rapport aux exportations, en s'établissant à 23,51 milliards de dollars contre 27,445 milliards de dollars (14,34%), en baisse de 3,93 milliards de dollars», précisent les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Résultat des courses: l'Algérie devra encore compter sur ses recettes engrangées grâce à l'or noir pour ne pas les voir s'amenuiser davantage et honorer en même temps ses achats à l'étranger. Pour cela il va falloir espérer que le baril reprenne du poil de la bête. Ce qui n'est pas le cas. Vers 11h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 46,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 6 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, lâchait à l'inverse 8 cents à 44,57 dollars. A quoi est due cette déprime? «Les prix du pétrole qui ont été légèrement soutenus (mardi) durant les échanges européens, ont perdu cette avance au début des échanges américains et ont passé la seconde partie de ces derniers dans une totale atmosphère de vacances, se négociant dans des marges très étroites et avec un volume d'échanges qui diminue», expliquait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. L'orage est apparemment loin d'être dissipé.