Les importations ont baissé, mais pas au point d'atteindre l'équilibre souhaité Les exportations des hydrocarbures ont baissé de plus de 5 milliards de dollars en l'espace de 5 mois, passant de 14,5 milliards de dollars à 9,13 milliards de dollars alors que le pétrole est repassé au-dessus des 50 dollars à Londres. Le gouvernement a affiché sa volonté de tourner le dos au pétrole. Les chiffres indiquent incontestablement qu'il est loin de s'y affranchir. L'Economie nationale reste chevillée corps et âme, à l'or noir. Dès que les prix du baril s'effondrent, son déficit commercial se creuse inexorablement, ses revenus fondent. Les hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes à l'étranger. 92,96% du volume global des exportations. Les exportations des hydrocarbures ont baissé de plus de 5 milliards de dollars en l'espace de 5 mois, passant de 14,5 milliards de dollars à 9,13 milliards de dollars. Soit une baisse de l'ordre de 37%. Une petite bonne nouvelle tout de même. Les importations ont baissé, mais pas au point d'atteindre l'équilibre souhaité. Elles se sont établies à 19,62 milliards de dollars contre 22,62 milliards de dollars. Soit 3 milliards de dollars entre le mois de janvier et le mois de mai selon le document rendu public hier par les services des Douanes algériennes. Pour montrer tout le chemin qui reste à parcourir pour ne plus dépendre, on nous annonce que les exportations hors hydrocarbures, n'ont représenté que 7% du montant global des exportations. Pour noircir un peu plus le tableau il est indiqué qu'elles ont diminué à 691 millions de dollars. Soit une glissade de 23,14% par rapport aux cinq premiers mois de 2015. Le taux de couverture des importations par les exportations est ainsi passé de 68% à 50% entre les deux périodes de comparaison a indiqué la même source. Les revenus se tarissent. Faute d'autre alternative que la commercialisation de pétrole et de gaz, l'Algérie le paie cash. «Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 9,8 milliards de dollars sur les cinq premiers mois de l'année 2016 contre un déficit de 7,23 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 35,5%», indiquent les données du Centre national de l'Informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) relayées par une dépêche de l'APS datée du 20 juin. Une conséquence directe de la dégringolade des prix du pétrole qui a déjà sévèrement affecté la trésorerie du pays et qui risque de la laminer davantage. Les recettes engrangées grâce à l'or noir vont à coup sûr s'amenuiser à un rythme infernal si le prix du baril venait à rester à des niveaux assez bas. La semaine dernière il avait subi six séances consécutives de baisse avant de se ressaisir vendredi dernier et de poursuivre son ascension pour repasser au-dessus de la barre symbolique des 50 dollars à Londres. Hier vers 11h15, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août se négociait à 50,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une hausse de 1,91 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Alors qu'aux environs de 14h00 le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet progressait de 1,18 dollar pour s'échanger à 49,16 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les marchés semblent avoir un meilleur moral. Ils restent cependant focalisés sur le référendum qui doit décider du maintien ou de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Qu'en pensent les spécialistes? «Les cours du pétrole se sont repris de façon spectaculaire depuis vendredi: le baril de Brent a pris environ 3 dollars et s'est même hissé au-dessus du seuil de 50 dollars», faisaient remarquer les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. «Le marché est en forme dans le sillage de la séance de vendredi, qui avait été la meilleure depuis deux mois pour les cours pétroliers, et la raison de cette hausse est largement la même: un net affaiblissement du dollar», indiquait de son côté Bob Yawger, de Mizuho Securities. «Un ton plus optimiste s'est emparé des marchés pour le début de la dernière semaine avant le référendum sur le Brexit (British exit)», faisait observer Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. «Seul un vote en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'UE pourrait ramener le calme» affirmaient par contre les experts de Commerzbank. Croisons les doigts et attendons...car il y va aussi du devenir de l'Algérie.