«Pour son application, l'Algérie doit renoncer à son engagement à l'international, ce qui rend de plus en plus difficile son application.» La protection de l'enfance est une affaire de tous: les parents, la famille, l'entourage et la justice. Tous les jours, des enfants disparaissent et des malfaiteurs sans scrupules récidivent et recommencent encore et encore. Les cas d'enfants disparus, assassinés ces derniers temps, ont mis tous les acteurs de la chaîne de protection de l'innocence devant une situation difficile à gérer, et remis sur le tapis le vieux débat du rétablissement de «la peine de mort contre les ravisseurs et les assassins d'enfants». Depuis plusieurs années les voix s'élevaient au sein de la société pour réclamer l'application de la loi afin d'assurer une meilleure protection aux enfants en infligeant des sanctions modèles contre ces monstres humains sans foi ni loi. Entre la demande populaire et l'application de la loi, le législateur algérien ne sait pas encore quel chemin emprunter. Même si la peine de mort existe dans les textes de lois, son application demeure impossible, avancent les législateurs, sous prétexte que l'Algérie qui a ratifié la majorité des conventions internationales doit respecter ses engagements sur le plan international. Contacté hier, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme, indique que «la peine de mort existe dans la législation algérienne», mais les législations internationales dont l'Algérie a ratifié la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et le Pacte relatif aux droits civils et politiques ainsi que la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et la Charte arabe des droits de l'homme sont tous pour l'abolition de la peine de mort dans le monde. En résumé, l'application de la peine de mort selon M. Ksentini agira en contradiction avec ses engagements à l'international. «Son application va ternir l'image du pays sur le plan international, l'exécution de la sentence de mort veut dire renoncer à son engagement à l'international», a-t-il expliqué. Donc sur le plan juridique, la question ne devrait pas être posée car les lois algériennes sont au -dessous de la législation internationale, ce qui laisse dire que son «exécution demeure presque impossible». Un point de vue qui n'est pas partagé par les acteurs de la société civile et les internautes qui estiment que les organisations de défense des droits de l'homme sont faites pour la protection des criminels; un criminel doit être exécuté et la justice doit infliger des sanctions modèles pour mettre fin à ces agissements contre nature. De son côté, pour le président du réseau Nada pour la protection des droits de l'enfant, Abderrahmane Arrar, la peine de mort doit être rétablie pour les assassins, les violeurs et les kidnappeurs d'enfants pour une meilleure protection de ces anges. «Nous sommes pour la peine de mort», a-t-il déclaré. Selon ce dernier, il est temps d'adopter des sanctions sévères, dont la peine de mort contre les kidnappeurs, les assassins et les trafiquants d'enfants, les inculpés dans ces affaires de crimes ne devront pas être tolérés. «La protection de la vie des innocents et des faibles est l'affaire de la justice et c'est à elle seule d'infliger des sanctions modèles contres ces criminels assassins.» Un point de vue partagé par la majorité des internautes qui a exprimé son indignation, mais aussi son inquiétude face à l'ampleur qu'a connue ce phénomène, ces derniers temps. Pour certains d'entre eux, il est difficile d'envisager l'application de la peine de mort «en l'absence d'une justice indépendante qui oeuvrera à assurer et à garantir le droit des citoyens. La peine de mort n'est pas une solution et depuis son instauration elle n'est pas appliquée contre les barons de la drogue et les trafiquants d'organes». Un autre internaute est allé encore loin dans son analyse en expliquant les répercussions d'une telle décision sur le plan diplomatique. «Le retour de la peine de mort va mettre le pays dans le viseur des Occidentaux qui guettent l'occasion opportune pour s'attaquer à l'Algérie.» Enfin, la peine de mort est prononcée, mais sa mise en pratique n'est toujours pas appliquée depuis 1993. Pour son retour, l'Algérie doit renoncer à son engagement à l'international, ce qui rend de plus en plus difficile son application; pour combler ce vide, le législateur a remplacé la peine de mort par la sentence capitale, donc la prison à perpétuité.