La fixation de la date des législatives va sérieusement agiter les partis politiques Avec les nouvelles dispositions du Code électoral, les partis doivent travailler dur pour pouvoir se faire une place dans l'arène politique. L'agenda électoral est fixé. Le gouvernement a tout calculé à l'avance pour les prochaines échéances électorales. Les législatives auront lieu le jeudi 20 avril prochain. «Vu que le mois sacré du Ramadhan interviendra l'année prochaine au mois de mai, le gouvernement a préféré décaler ce rendez-vous d'un mois», nous indique une source proche de l'Intérieur qui rappelle que les élections de 2012 ont eu lieu le 17 mai. Ainsi, le corps électoral sera convoqué au début de l'année 2017 soit au mois de février prochain. Selon l'article 25 de la loi organique portant régime électoral qui stipule que la convocation du corps électoral a lieu dans les trois mois qui précèdent la date des élections. La fixation de la date des législatives va sérieusement agiter les partis politiques. Ces derniers doivent s'y mettre dès à présent pour préparer le dossier de participation. Les formations qui désirent prendre part à la bataille électorale seront appelées à remettre leurs dossiers deux mois avant le jour «J», ce qui n'est pas forcément chose facile pour la plupart d'entre elles. Avec les nouvelles dispositions du Code électoral, les partis doivent répondre au cahier des charges très compliqué pour pouvoir se faire une place dans l'arène. La nouvelle loi électorale exige des partis politiques d'avoir obtenu 4% de votes en leur faveur lors des dernières élections législatives et locales avant de prétendre à de nouvelles élections ce qui n'est pas chose acquise pour la plupart d'entre-eux. Hormis les deux partis majoritaires de la coalition, le FLN et le RND qui peuvent répondre largement à ce critère, les autres sont loin d'atteindre ce seuil, ce qui angoisse sérieusement les partis, en particulier les nouveaux. Ces derniers sont jusqu'à présent suspendus. Ils ne savent plus comment se débrouiller pour participer aux législatives. Malgré l'adoption du nouveau Code électoral, les partis, notamment ceux issus de l'opposition, ne décolèrent pas. Ils ont même adressé des correspondances au ministère de l'Intérieur pour plus de clarifications. «La loi reste ambiguë nous ne savons plus comment faire», a reconnu le vice-président du parti, Naâmane Laouer. Le parti qui a conclu une alliance avec En Nahda et El Islah en 2012 ne compte pas reconduire cette alliance, sauf si le ministère l'oblige à se présenter en groupe. «Nous attendons pour voir si nous pouvons présenter les 4% seuls ou si on sera obligé de présenter des listes communes», précise M.Laouer. Selon notre interlocuteur, le parti a même demandé une audience au ministre de l'Intérieur pour l'interpeller sur cette nouvelle loi. D'autres partis ont également saisi le département de l'Intérieur. Idem pour En Nahda. Le parti de Douibi commence déjà à chercher de nouveaux partenaires pour aller vers les élections. Le parti d'El-Islah plaide carrément pour son annulation. Le secrétaire général d'El Islah a appelé récemment le gouvernement à annuler la loi électorale pour ne pas condamner les petites formations. Les partis attendent avec impatience les clarifications du département de l'intérieur et la publication des textes d'application pour voir ce qu'il y a lieu de faire. Lors de sa réponse aux questions des députés, Nouredine Bedoui a affirmé que l'élaboration par le gouvernement, du projet de loi relatif au régime électoral et du projet de loi organique relative à la Haute instance de surveillance des élections tendait uniquement à réunir toutes les garanties pour assurer une opération électorale intègre en adéquation avec les critères démocratiques. Concernant les partis qui crient à l'atteinte au multipartisme, le ministre de l'Intérieur a indiqué que «le choix d'ouverture et de pluralisme politiques était un principe irréversible non pas parce qu'il constituait un choix politique seulement, mais un legs de nos aïeux qui ont consenti de grands sacrifices». Selon lui, «l'application de l'article 73 n'induisait aucune exclusion ou contrainte quant au droit de candidature». Il a affirmé à ce propos, que les articles 73 et 94 de la loi organique ne proposaient pas un taux de 4% des voix obtenues comme seule condition, mais il s'agit d'un cas parmi trois autres, à savoir l'obtention de 4% des voix exprimées lors des dernières élections, le parrainage de 10 élus dans la circonscription électorale ou la collecte de signatures auprès de 50 électeurs pour chaque siège pour les élections locales, 250 électeurs pour les législatives et 200 pour les membres de la communauté nationale à l'étranger pour ce qui est des indépendants. Or ces assurances n'ont pas apaisé les inquiétudes chez les partis.