La rentrée littéraire en Algérie se passe à la Safex Avec un budget de 50% de l'année dernière et placé sous le thème «le livre, totale connexion», le Salon international du livre d'Alger 2016, qui se tiendra du 26 octobre au 4 novembre prochain à la Safex, comprendra au total 968 éditeurs dont 291 éditeurs algériens. Le Sila ouvrira officiellement ses portes le 27 octobre au public. Cette 21ème édition du Sila, qui se tiendra au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex), se veut touche-à-tout en proposant comme d'habitude un programme pour le moins éclectique et ce, au niveau de trois salles (salle principale, salle Ali Maâchi et salle El Djazaïr).Pour en parler et décliner en détail le programme de cette année dédiée au pays invité d'honneur, à savoir, l'Egypte, le commissaire du Salon international du livre d'Alger. M.Hamidou Messaoudi a animé hier matin un point de presse au niveau de la bibliothèque d'El Hamma. C'est un commissaire du Sila pour le plus moins virulent qui s'est adressé à l'assistance reprochant au public de consommer «plus le pain et les bananes que le livre». Une sortie des plus surprenantes pour cet homme qui affirmera aussi un peu plus loin que le Sila demeurera gratuit pour éviter les longues files d'attente arguant que l'instauration d'un ticket d'entrée amoindrira l'affluence du public «comme il a été constaté cette année au niveau du Fibda»? a-t-il estimé. Au total 968 éditeurs prendront part à cette 21 édition du Salon international du livre d' Alger dont 291 éditeurs algériens. Avec 101 invités. M. Messaoudi fera remarquer que le budget alloué cette année à la manifestation est de 50% de celui de l'année dernière. Des réserves ont été émises sur 131 livres qui relèvent de l'édition 2015-206. «On ne citera pas les noms pour ne pas leur faire de la pub. Il ne s'agit pas de censure, mais d'actions préventives. Il y a une loi pour ça. On ne refuse pas les maisons d'édition, mais juste ces quelques titres qui représentent seulement 0,033 du taux global des livres proposés...» a-t-il souligné. Avec la couverture de quatre continents (l'Océanie n'ayant jamais participé au Sila), le nombre de pays représentés à cette 21e édition s'établit à 50 en incluant l'Algérie, les Nations-unies et l'Union européenne. On notera la présence pour la première fois, dans l'histoire du Sila, de l'Inde, tandis que la Russie effectue un retour après six ans d'absence. Le Sila continue à assurer sa dimension arabe et africaine à travers 15 pays arabes alors que l'Afrique est présente avec huit pays dont cinq appartenant également au Monde arabe, selon le communiqué officiel du Sila. Enfin, le continent européen se voit présent à travers 20 pays. Cette édition présentera à travers les 20.000 m2 d'exposition plus de 40.000 titres dans tous les domaines éditoriaux, avec priorité au livre scientifique dira le commissaire du Sila. Des guests du monde de la littérature et des médias prendront part à la manifestation, à l'image d'Edwy Plenel (Mediapart) et Denis LaFerrière (prix Médicis et membre de l'Académie française). La littérature algérienne n'est pas en reste et sera entre autres représentée par Waciny Laredj, Kaouther Adimi (dans le cadre de la rencontre «littérature algérienne: 3ème génération), et autres Amine Zaoui. La 8ème rencontre euromaghrébine des écrivains prendra également place au niveau du Salon (Salle El Djazaïr) et aura pour thématique principale «Nos premiers romans»... Le programme en détail comprendra ainsi 11 estrades, autrement des rencontres avec des grands noms de la littérature, de la pensée ou des médias, dont Roubei El Medhoune, Jean-Noel Pancrazi, Jean-Christophe Ruffin, Habib Sayeh et plein d'autres. Trois focus seront mis en gros plans à travers diverses thématiques dont «l'information et la culture», «l'Islam et l'Occident: du dialogue au doute?». Trois journées autour de l'identité seront organisées. En effet, le fonds amazigh, la langue arabe et l'Islam, composantes essentielles de la personnalité culturelle algérienne dit-on bénéficient chacune d'une journée. Le rendez-vous de l'histoire sera axé cette année sur l'année 1956, une année charnière dans le douloureux parcours vers l'indépendance. L'esprit Panaf revient avec un programme chargé et pertinent qui s'adapte au thème de la 21e édition du Sila, autrement l'Afrique à l'ère du numérique. Un carrefour panafricain qu'animera Narimane Zehor Sadouni. Cette année le Sila célèbrera aussi le centenaire du décès de Cervantès et Shakespeare. En partenariat avec la Cinémathèque algérienne, le Sila réunit les passionnés de la littérature et du cinéma autour de films adaptés d'oeuvres romanesques. Un événement en duplex entre le Palais des expositions et le Musée du cinéma, rue Larbi ben M'hidi. Cette année un spécial Costa Gavras aura lieu en présence du grand cinéaste de Z notamment qui animera plusieurs rencontres. Aussi, l'Egypte, qui est le pays à l'honneur, sera également présente à travers une série de films entre anciens et présents. On citera entre autres la projection le 27 octobre prochain des deux chef-d'oeuvres du cinéma égyptiens El Nacer Salah-Eddine et La Momie à la salle Maâchi tandis qu'abritera la salle El Djazair une rencontre inaugurale sur la littérature et la culture égyptiennes, en présence des deux ministres de la Culture. De nombreux hommages auront lieu aussi dont celui au diplomate et auteur qui nous a quittés cette année, Boualem Bessaih. Au menu également, des ateliers, conférences, vente-dédicaces etc. Pour rappel, l'an dernier les visiteurs venus en nombre, avaient dépassé 1,5 million d'entrées avec des pics de 320.000 entrées (le dimanche premier novembre 2015) et de 423.000 entrées (vendredi 6 novembre 2015). Pour cette 21e édition, le commissaire du Sila espère maintenir et même améliorer cette performance. On verra bien.