Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Le nouveau Code communal dotera les secrétaires généraux des communes de larges prérogatives, tandis que le wali aura un rôle central. Interrogé, hier, lors de sa conférence de presse clôturant la rencontre Gouvernement-walis, sur l'existence d'éventuelles garanties contre la fraude lors des élections prochaines, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a rétorqué que «le plus grand gage pour la transparence des élections est la Constitution à travers la mise en place de la Haute instance de surveillance des élections, une commission permanente, disposant d'une autonomie financière». «La Constitution que nous oeuvrons, en tant que gouvernement, à l'exécution de ses dispositions et valeurs est le meilleur garant de la transparence et l'intégrité des prochaines élections», a-t-il déclaré. Le dernier amendement constitutionnel initié par le président Bouteflika, a institué plusieurs mécanismes à cet effet dont la création de la Haute instance indépendante de surveillance des élections. Il a rappelé que «cette instance dont le président, Abdelwahab Derbal, a été désigné par le président de la République, était permanente, ayant une autonomie financière et n'a aucun rapport avec l'Administration.» A une question sur la date des prochaines législatives, il a précisé que «cela est du ressort du président de la République». Il a noté également qu' «il existe des personnes qui veulent retarder ce rendez-vous». Il a fait savoir que «son département ministériel se penchait sur la préparation de cette échéance à travers la présentation hebdomadaire au gouvernement de plus de 80 mesures, décisions et décrets concernant les prochains rendez-vous électoraux». «L'avant-projet de révision des Codes communal et de wilaya, qui sera soumis prochainement au gouvernement, servira à s'adapter aux nouvelles exigences de l'heure», a-t-il indiqué. Il a révélé que «le nouveau Code communal permettra aux communes de contracter des prêts bancaires pour soutenir le développement». «Les maires doivent avoir le profil de vrais managers, a-t-il estimé. Il a rassuré aussi que «le gouvernement s'attachera à introduire les recommandations de cette rencontre dans les dispositions de ces deux Codes révisés». Il a fait remarquer, dans ce cadre, que «plus de 30 articles des Codes communal et de wilaya en vigueur ne sont pas appliqués». M. Bedoui a observé que «le poste de président de l' APC est de nature politique, par conséquent, les secrétaires généraux des communes qui seront dotés de larges prérogatives à la faveur du nouveau Code communal, endosseront l'application des différentes politiques de développement au niveau local. Il a révélé que «le décret exécutif les concernant sera soumis au gouvernement». Ceci dit, le wali pour sa part aura un rôle central et sera le seul maître à bord dans la nouvelle stratégie économique locale. Interrogé sur le sort des élus locaux, poursuivis en justice, M.Bedoui a indiqué que «sur les 500 poursuivis en justice plus de 200 d'entre eux ont été réintégrés, après qu'ils ont été innocentés par la justice». Il a précisé, dans ce sillage, que «le nouveau Code communal proposera d'introduire une mesure où l'élu, sujet à des poursuites judiciaires, ne sera pas suspendu, jusqu'à ce que la justice rende son verdict définitivement». «Sur instruction du chef de l' Etat, les élections législatives et locales, se dérouleront en leur temps conformément à la Constitution», a-t-il précisé. Les recommandations constituent «une feuille de route» pour l'Exécutif, a déclaré hier le ministre. «Concernant la police de proximité, nous avions eu déjà un projet qui était prêt. Nous allons le soumettre au gouvernement. Nous avons un potentiel urbain, très vaste, nous avons des cités nouvelles et notre préoccupation c'est la sérénité de nos cités», a déclaré le ministre. A une question sur l'existence ou non d'une volonté à mettre fin au jacobinisme, il a souligné que «le département de l'intérieur et des collectivités locales est décidé à faire apparaître progressivement les valeurs de décentralisation». «L'objectif des recommandations élaborées lors de la rencontre gouvernement-walis, est la décentralisation de la prise de décision que ce soit sur le plan économique ou financier», a-t-il indiqué. «Nous comptons sur l'apport financier des collectivités locales au budget de l'Etat, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui», dira-t-il. Le ministre cite l'exemple des communes côtières qui ont pu engranger durant la dernière saison estivale plus de 500 millions de dinars, alors qu'elles attendaient auparavant à ce que le Fonds commun des collectivités locales mette à leur disposition des financements nécessaires pour préparer la saison estivale». Le ministre a indiqué que «pour la première fois qu'une somme de 6 milliards de DA est allouée pour le transport scolaire, l'Etat n'a jamais été aussi décidé pour la prise en charge de toutes les préoccupations des élèves», a-t-il ajouté. Il a soutenu que «le gouvernement ne permettra à personne de jouer avec la sécurité de nos enfants, et que les bus engagés pour cette tâche doivent répondre aux normes requises». Bedoui a fait savoir aussi que son département travaille en partenariat avec les autres ministères et secteurs pour accélérer le processus de mise en place d'une administration électronique. Les travaux de la rencontre gouvernement-walis a pris fin hier, avec l'adoption d'une série de recommandations, en vue d'aboutir notamment à une nouvelle politique de développement local.