Même si les Verts ont cinq points de retard sur les Green Eagles du Nigeria, le sélectionneur national, Georges Leekens, ne perd pas l'espoir de se qualifier pour le Mondial russe. «La qualification pour la Coupe du monde 2018 est encore possible. Et j'ai établi mon programme de travail jusqu'à la CAN 2019. On sait qu'une équipe comme l'Algérie doit faire partie des meilleures du continent, car elle en a les moyens. Mais jouer en Afrique, ce n'est jamais simple», a indiqué Leekens dans l'entretien accordé à Jeune Afrique où il a osé se prononcer sur le départ précipité et fracassant de son prédécesseur, le Serbe Milovan Rajevac. «Ce qui s'est passé avant ne me regarde pas. Mais quand un entraîneur part, tout le monde est un peu responsable...», a avoué le technicien belge, qui va aborder la CAN 2017 sans pression du moment que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, ne lui a finalement fixé aucun objectif, contrairement à ce que s'est dit dans la presse belge où on avait parlé de la résiliation de son contrat s'il ne qualifie pas l'EN pour les demi-finales. «J'ai signé un contrat jusqu'à la CAN 2019. Il n'y a pas de clause avec des objectifs à atteindre. Je suis ambitieux pour mon équipe, et cela signifie donc que je veux gagner le maximum de matchs», a t-il révélé, tout en précisant que la pression des médias et des supporters algériens ne lui fait pas peur. «La pression, je connais» «Les supporters, les médias, ne sont pas nos adversaires, bien au contraire. Je sais qu'il y a beaucoup de pression en Algérie. Mais ce n'est pas à mon âge que cela va me faire peur (rires). J'ai été sélectionneur de la Belgique et de la Tunisie, j'ai entraîné en Turquie (Trabzonspor), les meilleurs clubs belges (Anderlecht, FC Bruges). La pression, je connais. Les gens veulent des résultats. Mais même après la défaite au Nigeria début novembre (1-3), ils ont vu que l'équipe avait montré de bonnes choses. Si les Algériens constatent qu'on travaille, qu'on a de l'ambition, ils seront avec nous», a-t-il souligné, tout en confirmant son désir d'apporter du sang neuf aux Fennecs en prévision de la CAN. «La préparation débutera avec les locaux fin décembre, puis tout le reste de l'effectif à partir du 2 janvier... Je vais voyager en Europe pour aller voir des internationaux. Et aussi certains joueurs qui pourraient intégrer prochainement la sélection», a annoncé le sélectionneur national, reparti en France pour assister au choc entre Lyon et Rennes et superviser Rachid Ghezzal et Ramy Bensebaïni. «Aller le plus loin possible à la CAN 2017» Même si la FAF ne lui a pas fixé d'objectif pour la CAN, Leekens veut aller le plus loin possible dans ce grand rendez-vous continental. «Moi, je joue pour gagner. Nous irons au Gabon avec l'objectif d'aller le plus loin possible. Mais je sais par expérience qu'en football, tout peut arriver. Le meilleur comme le pire. En 2015, avec la Tunisie, nous avions été éliminés par la Guinée équatoriale (1-2) à cause d'un penalty imaginaire. Cette année, l'Algérie aura comme adversaires le Sénégal, une des meilleures équipes d'Afrique, une très bonne Tunisie, et le Zimbabwe, qui n'est pas facile à manoeuvrer. Notre réussite passera par une très bonne préparation. Par une implication totale, de tous les instants», a expliqué l'ancien sélectionneur de la Belgique et de la Tunisie, avide de relancer cette talentueuse sélection algérienne. «Le talent, ce n'est pas toujours suffisant. Il faut du travail, beaucoup de travail. Il y a une très belle génération, qui peut gagner des titres. Mais cela passera par beaucoup d'efforts. Je n'ai pas envie qu'on dise un jour que c'était une génération perdue. Alors oui, j'ai une belle équipe, talentueuse, mais on doit encore grandir. C'est simple: je demande un engagement total dans le projet. Je veux des joueurs qui travaillent, qui soient positifs, ambitieux, qui soient fiers de porter le maillot de leur pays, car c'est un honneur. Si vous vous défoncez sur le terrain, vous avez le droit de perdre. L'Algérie a fait une belle Coupe du monde en 2014? Elle a atteint le deuxième tour face à l'Allemagne (1-2)? O.K., c'est très bien, mais il faut en vouloir plus. On doit remonter au classement FIFA (38e au 24 novembre, Ndlr). En 2003, lors de mon premier passage à la tête de cette équipe, il y avait du potentiel, mais pas autant qu'actuellement. C'est pour cela qu'on doit viser plus haut», a t-il signalé.