Le nouveau président américain qui est le représentant du nouveau capitalisme grandissant a pour objectif de verrouiller les médias qui ne sont pas sur sa ligne éditoriale. Les premières visées sont les chaînes et les radios publiques américaines. PBS et NPR, considérés comme les meilleurs médias de l'audiovisuel d'outre-Atlantique, bien mieux que la BBC ou Radio Canada. Public Broadcasting Service (PBS) est un réseau de télévision public à but non lucratif avec plus de 350 stations de télévision membres aux Etats-Unis qui le détiennent en propriété collective, alors que la NPR, anciennement National Public Radio, est le principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des Etats-Unis. NPR, fournit des programmes de bon niveau à des centaines de radios présentes un peu partout aux Etats-Unis. Donald Trump aurait pour projet d'éradiquer les aides publiques dans le secteur des arts et des sciences humaines (soit 445,5 millions de dollars dont la moitié à l'audiovisuel public), et compte privatiser l'organisme qui finance les chaînes et radios publiques. Dans un pays où la télé-réalité est reine et l'info tire volontiers sur le sensationnel, PBS s'éclate dans le paysage audiovisuel américain. Elle offre une alternative assez radicale aux chaînes privées avec des émissions littéraires, des débats d'idées ou des talk-shows comme celui animé par Charlie Rose qui avait reçu de nombreuses personnalités allant de Barack Obama à Leonardo DiCaprio en passant par...Donald Trump. A ces deux groupes s'ajoute le géant de l'info CNN, que Trump a violemment critiqué. La chaîne appartient pourtant au groupe privé Turner Broadcasting System, filiale du groupe Time Warner. Son programme traite notamment des dernières actualités, des affaires en cours, de politique, des dernières tendances et de l'économie mondiale. Créée par Ted Turner en 1985, cette chaîne bénéficie d'un budget annuel d'environ 650 millions d'euros et elle est devenue la référence d'Al Jazeera en 1996. Donald Trump avait déjà zappé CNN en refusant de répondre à Jim Acosta, journaliste à CNN, lui reprochant de diffuser de fausses informations. En revanche, le milliardaire président avait le 24 janvier, félicité Fox News pour sa couverture de la cérémonie «Ils sont bien mieux que cette chaîne de fake news, CNN», écrivait-il dans un tweet. L'idée de couper le financement aux médias n'est pas nouveau: elle avait déjà été proposée sous la présidence de Ronald Reagan, avant d'être abandonnée. Avec Trump, c'est différent, l'homme n'obéit qu'à sa logique et pourrait aller jusqu'au bout de son projet. Comme quoi la censure n'existe pas seulement dans les pays arabes, même la plus grande démocratie du monde est en faille aux règles de liberté d'expression. [email protected]