Zoom sur l'enfance de Ben M'hidi «J'animerai également une chronique quotidienne sur les problèmes du cinéma algérien, dont certaines vérités pour éclairer l'opinion publique seront dites», a fait savoir le réalisateur Bachir Derrais. Il y a quelques jours, le réalisateur et producteur Bachir Derrais annonçait sur les réseaux sociaux qu'il allait lancer dans les prochains jours une chaîne TV sur le Web. «Dans les premiers temps elle diffusera des making of sur le tournage du film «Ben M'hidi», des interviews des acteurs, des témoignages de personnalités historiques importantes dont certaines sont décédées et qui ont contribué à l'écriture du scénario (Brahim Chergui / El Hachemi Trodi Evelyne Lavalette /Allaire / Paul Aussaresses/ Dhrifa Ben M'hidi et beaucoup d'autres La famille de Ali Amara dit Alilou etc...). Des longs métrages que nous avons produits ces 15 dernières années seront également diffusés. J'animerai aussi une chronique quotidienne sur les problèmes du cinéma algérien, dont certaines vérités, pour éclairer l'opinion publique seront dites.» Voila qui est une bonne nouvelle. Cela donnerait davantage d'épaisseur à ce travail de fiction et lui assurera un supplément de crédibilité en éléments d'investigation à cette vérité historique. L'on apprendra assurément beaucoup sur le charisme, la vie et le parcours de Ben M'hidi qui a été assassiné en 1957. Une chaîne Web annoncera la sortie du film prévue pour septembre 2017, mais qui sera également de bon augure pour parler du 7e art algérien en général et de ses déboires, actualités et ses revendications aussi pour sortir du marasme dans lequel il baigne. Interrogé sur les colonnes de l'APS, Bachir Derrais, qui est aussi producteur exécutif du film «Ben M'hidi» avec sa société. Les films de la source (productrice de «Voyage à Alger» de Abdelkrim Bahloul et coproducteur de «Ce que le jour doit à la nuit» d'Alexandre Arcady, Ndlr) fera remarquer que le film «devrait sortir à la même période» en France, en Italie, au Portugal, et au Canada, alors que sa projection en Espagne et dans des pays arabes était encore «en négociation» D'un budget de près de 520 millions DA débloqué à parts égales par les ministères de la Culture et des Moudjahidine ce projet a également bénéficié après de longs déboires et une période d'arrêt d'autres financements accordés par des opérateurs économiques algériens «publics et privés» atteignant au total une enveloppe avoisinant les 700 millions DA», a t-il précisé. Bachir Derrais avait d'ailleurs toujours soutenu que l'aide octroyée à son film était le minimum requis pour faire un long métrage dans «les normes internationales» sachant que d'autres comme «Hors la loi» de Rachid Bouchareb notamment, avait bénéficié d'un soutien plus conséquent. Le réalisateur de Dix millions centimes» n'a cessé de marteler qu'il prendra le temps qu'il faudra pour réaliser une fiction dans de bonnes conditions afin qu'il puisse être fier de le porter à l'international au lieu de rester dans les poussiéreux tiroirs du ministère de la Culture et consorts. Sur un scénario écrit au départ par Mourad Bourboune, mais revu et corrigé par Abdelkrim Bahloul, ce long métrage a pris la peine pour sa fabrication d'interroger de nombreux compagnons de Larbi Ben M'hidi et les membres de sa famille. Tourné en partie en Tunisie dans des studios ou des pans entiers de l'Algérie ont été reconstitués ainsi que des quartiers et des magasins de la ville, c'est en effet 30% des décors qui ont été montés dans les studios de Tarek Ben Amar donnant à voir des décors des années 1940. «Ben M'hidi» a été également tourné aussi à Alger, Lakhdaria, Biskra, Béchar, Béjaïa et Tlemcen. Dans le rôle principal nous retrouvons Khaled Benaïssa aux côtés de Nabil Asli, Idir Benaybouche, Samir El Hakim entre autres parmi ce riche casting qui met en lumière les célèbres 11 moudjahidine que l'on peut voir sur cette légendaire photo historique. Pour rappel, Larbi Ben M'hidi a été d'abord militant actif du PPA (du Parti du peuple algérien), puis du Mtld (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), avant de siéger au Crua (Comité révolutionnaire d'unité et d'action) en 1954. Membre fondateur du Front de Libération nationale (FLN), il est pendant la guerre responsable de l'Oranie puis de la ZAA (Zone autonome d'Alger), après sa participation au congrès de la Soummam en 1956. A la tête de la ZAA -dont il organise et coordonne les premières opérations lancées contre l'occupant français- il est arrêté le 23 février 1957 par les soldats du général Massu, à un mois du lancement de la bataille d'Alger. Ben M'hidi sera torturé puis assassiné dans la nuit du 3 au 4 mars 1957 sur ordre du général Paul Aussaresses. Gageons que le film de «Ben M'hidi» donnera à voir un regard nouveau sur nos héros de la guerre de Libération algérienne.