L'Algérie possède des capacités de production de 250 millions de mètres de tissu par an non exploitées L'Algérie est un marché vierge de 4 milliards de dollars avec entre autres, des capacités de production de 250 millions de mètres de tissu par an, non utilisées. Les capacités sont là, il reste maintenant à savoir comment les exploiter... La relance de l'industrie du textile, c'est la bataille menée par Abdessalem Bouchouareb depuis sa prise en main du ministère de l'Industrie et des Mines. Un combat que beaucoup ont annoncé perdu d'avance! Mais lui y croit dur comme fer. Car, on parle là, d'un «marché local de 4 milliards de dollars», ne cesse-t-il de répéter. Plus encore, l'Algérie possède des capacités de production de 250 millions de mètres de tissu par an non exploitées. Un véritable trésor pour l'Algérie qui se noie dans une crise financière sans fin en n'arrivant pas à diversifier son économie. Il faut néanmoins avouer que la tâche ne s'annonce pas de tout repos avec la concurrence des produits turcs, et asiatiques, notamment chinois. Il est difficile de concurrencer ces pays qui noient le monde de leurs «habits»! Mais l'Algérie y croit dur comme fer. Sachant qu'elle ne peut rivaliser avec eux, elle a décidé de les prendre comme partenaires selon des contrats «gagnant-gagnant». Pour cela, il s'appuie sur l'usine de textile de Relizane lancée en partenariat avec les Turcs. Implantée sur une superficie de 100 ha, sur le parc de Sidi El Khettab, à 20 km au nord de la ville de Relizane, le complexe, dont le coût d'investissement est estimé à 150 milliards de dinars, devra générer près de 25 000 emplois et sera appelé à répondre aux besoins du marché national en produits d'habillement. Le futur complexe a pour objectif de satisfaire les besoins du marché national, couvert actuellement à moins de 4%, en matière de vêtements pour femmes, hommes et enfants avec une production révisionnelle de 60 millions de mètres de tissu et 30 millions de pantalons «Jeans» par an dont 40% destinés au marché national et le reste à l'exportation à hauteur de 60%.À travers, le Groupe Getex, actionnaire majoritaire (dans l'usine de Relizane, ndlr), l'Etat vise à structurer durablement l'ensemble de la filière pour voir émerger autour de lui des milliers de TPE & PME dans la confection et l'habillement, la tannerie et la mégisserie, la chaussure et la maroquinerie, la distribution, l'ingénierie, la formation, les études... Bref, dans toutes les branches textiles et métiers de cette industrie. Cependant, ce mégaprojet sera «optimisé» par la relance des unités de textile à Draâ Ben Khedda, à Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Jijel, Sétif, Constantine, Khenchela, Biskra, Djelfa, Laghouat, Saïda, Tissemsilt, Oran, Aïn Témouchent, Tlemcen, Alger, Blida et Bouira. Après avoir mis en place les premières pierres de cette relance, le gouvernement tente de faire la promotion de cette industrie qui veut renaître de ses cendres, ce qui pourrait lui permettre d'attirer d'autres mastodontes du domaine après les Turcs. Du 2 au 5 avril 2017 prochain, plus de 250 exposants sont ainsi attendus à Oran pour prendre part au premier Salon international dédié au textile. Il s'agit de «Textyle-Expos», un évènement organisé par la Sarl Sgcom Event, sous le haut patronage du ministre de l'Industrie et des Mines et du wali d'Oran, ainsi que la collaboration de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie. La grosse artillerie a été engagée afin que cet événement ô combien important soit une réussite totale. Ce sera une occasion d'échanges et de rencontres entre les différents acteurs tant nationaux qu'internationaux parmi les producteurs de matières premières, fabricants de machines et de produits finis, prêt-à-porter ainsi que les créateurs et les spécialistes en design. Il faut dire que le peu de textile algérien qui reste est proposé à bas prix. Mais la qualité et le design laissent à désirer. L'expérience étrangère ne pourra donc qu'être bénéfique et ce afin que le rêve «made in bladi» devienne réalité...