Après deux saisons de purgatoire, le Majorquin de 30 ans a retrouvé la confiance qui l'animait du temps de sa splendeur. Avis à tous les amateurs de tennis! Rafael Nadal, le vrai, est de retour et les autres prétendants de Roland-Garros n'ont qu'à bien se tenir après sa belle semaine à Madrid, ponctuée d'une prestation de haut vol en finale contre Dominic Thiem. En plus des «Decimas» (dixièmes titres) à Monte-Carlo puis Barcelone, Nadal a décroché un troisième trophée consécutif sur terre battue, le premier sur le court Manolo-Santana depuis trois ans à l'issue d'un superbe match. L'affiche était la même que lors de la finale catalane, le 30 avril, mais Nadal, vainqueur aisé à Barcelone (6-4, 6-1), a dû élever son niveau cette fois-ci pour faire plier son jeune adversaire de 23 ans (7-6 (10/8), 6-4) et triompher pour la cinquième fois à Madrid. L'Autrichien, avec sa puissance de feu et sa remarquable endurance, sera un sérieux outsider dans deux semaines aux Internationaux de France où Nadal visera un dixième trophée. Nadal s'annonce lui comme le favori numéro un à Paris où il avait conquis le dernier de ses 14 titres majeurs en 2014. Après deux saisons de purgatoire, le Majorquin de 30 ans a retrouvé la confiance qui l'animait du temps de sa splendeur. Difficile de dire qui pourrait l'empêcher de retrouver son trône lors des Internationaux de France. Roger Federer n'a toujours pas foulé la terre battue et n'est pas sûr d'y aller. Le numéro un mondial Andy Murray n'est que l'ombre de lui-même, tout comme Novak Djokovic, balayé 6-2, 6-4 samedi par Nadal qui a mis fin à une série de sept défaites consécutives face au Serbe. Il reste Stan Wawrinka qui n'a pas été convaincant sur terre mais est capable de se sublimer dans les grandes occasions. S'il conserve son niveau lors du premier set grandiose offert aux spectateurs du court Manolo-Santana, Thiem peut retrouver les demi-finales où il s'était invité l'an dernier. «Ces deux semaines passées en Espagne à Barcelone puis Madrid étaient incroyables (...) L'objectif est de maintenir ce niveau dans les prochaines semaines», a affirmé le frappeur autrichien, qui a matraqué la défense de Nadal et s'est même procuré deux balles de set dans le tie-break. Mais l'Espagnol évoluait un cran légèrement au-dessus. Plus malin tactiquement et solide dans les violents bras de fer engagés du fond de court, le numéro cinq mondial, qui a été premier à la «Race» hier, a eu le dernier mot et pris dans la foulée la mise en jeu de son adversaire. Thiem, qui avait écarté cinq balles de match en 8es de finale contre le playboy bulgare Grigor Dimitrov, n'a pas abdiqué, se créant même une balle de débreak sur le jeu suivant. Puis quatre autres à 5-4 après avoir sauvé deux balles de match lors du jeu précédent. Nadal a redoublé de violence dans ses coups, Thiem a écarté une 3e balle de match. Mais l'Espagnol était plus fort. «Je travaille dans le bon sens depuis un moment. Les résultats suivent et cela me permet d'avancer. Hier, je me suis réveillé avec joie et je vais vouloir réussir encore de grandes choses. C'est la joie qui sert de carburant, qui vous maintient en vie», a apprécié Nadal qui a désormais Rome dans le viseur. Un triomphe de plus la semaine prochaine et l'ogre de la terre battue aura gobé les quatre tournois les plus importants sur cette surface avant Roland-Garros (28 mai - 11 juin) où il peut rêver d'une «Decima». Une telle razzia serait une première, même si Nadal a déjà offert à ses fans la trilogie des Masters 1000 sur terre battue (Monte-Carlo, Madrid, Rome) en 2010. Il a déjà amélioré le record absolu de titres sur terre battue (52) et rattrapé celui détenu dans les Masters 1000 (30) par Novak Djokovic, avec qui le rapport de force s'est inversé.