Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes La réaction de l'Algérie a tempéré les ardeurs de la presse et du chef de la diplomatie marocaine qui campent sur des arguments fragilisés par la mise au point du ministre des Affaires maghrébines. C'est la douche écossaise. Le Maroc qui a fait cavalier seul durant quelques heures concernant l'affaire montée de toutes pièces de son diplomate agressé par un haut fonctionnaire du ministère algérien des Affaires étrangères accuse le coup. Pas pour présenter des excuses. D'ailleurs, le fera-t-il? Certainement pas. Souvenons-nous, en effet, de l'affaire de l'emblème national du consulat d'Algérie à Casablanca profané par un membre des «jeunesses royales» le jour où le pays fêtait la célébration du 59 ème anniversaire du déclenchement de sa révolution. A aucun moment le pouvoir marocain n'a manifesté le moindre regret pour cet acte abject. Il permet de situer à quel niveau d'estime nous tient le trône alaouite. Il est symptomatique de la haine qu'il voue à l'Algérie, de l'avenir qu'il lui souhaite. Le Maroc ne cessera de nous chercher querelle comme il applaudira à chaque dégringolade des prix de l'or noir. En ce moment c'est à la diplomatie algérienne qui lui fait de l'ombre, qu'il s'en prend pour tenter de la rabaisser au niveau qu'a atteint la sienne: le ras des pâquerettes. Pardon pour toutes les pâquerettes du monde! Quant à la nouvelle attaque de notre voisin de l'Ouest elle a trouvé une riposte à sa hauteur. La balle retourne dans le camp marocain. Son ambassadeur a été convoqué au MAE où il a été reçu par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes qui lui a signifié que «l'Algérie était en attente d'excuses de la part du Maroc». La réaction de l'Algérie a tempéré les ardeurs de la presse et du chef de la diplomatie marocaines qui campent sur des arguments fragilisés par la mise au point de Abdelkader Messahel. La plupart des médias qui ont répercuté l'information se sont abstenus d'en faire des commentaires ampoulés. «Alger a fait appel au principe de «réciprocité» en convoquant, samedi au siège du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur du royaume du Maroc, Lahcen Abdelkhalek.» mentionne Yabladi sur son site. D'habitude plus offensif le 360.ma n'en dira pas plus. «L'ambassadeur du royaume du Maroc, Lahcen Abdelkhalek, a été convoqué, samedi à Alger, où il a été reçu par le ministre des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel. Objet: protester contre un présumé «harcèlement» dont aurait été «victime» un diplomate algérien!» a-t-il rapporté. «La brouille s'envenime» a titré France24. Le chef de la diplomatie marocaine insiste quant à lui. «Contrairement a ce qui a été dit, l'agression est bien réelle, et elle est attestée par un rapport de police, qui n'est pas une plainte. Ce rapport émane du responsable de la sécurité de l'île et est adressé au Premier ministre. Cela confirme l'incident», a déclaré Nasser Bourita. «Nous attendons que la partie algérienne assume les conséquences de cet acte. Si c'est un cas isolé, il faut le traiter», a ajouté le successeur de Salaheddine Mezouar. Des gesticulations qui ne feront pas oublier ni passer la fronde du Rif contre le pouvoir marocain au second plan. Des médias marocains font même état d'une annulation du voyage du souverain marocain qui devait se rendre à Riyadh en Arabie saoudite pour assister aux travaux du sommet Etats-Unis-pays musulmans qui s'ouvrira ce dimanche en raison des événements qui secouent cette région du royaume. La situation est explosive dans cette région rebelle qui porte en elle les séquelles des violences du régime de Hassan II. Elle se caractérise par un taux de chômage particulièrement élevé, la culture du cannabis et demeure hantée par un drame récent: la mort d'un jeune poissonnier, Mouhcine Fikri, broyé par une benne à ordures. Plus de six mois après sa disparition atroce en octobre 2016, il ne se passe pas une semaine sans qu'il n'y ait une manifestation, parfois violente, à Al Hoceima et ses environs témoignent des médias locaux. Par ailleurs, la presse marocaine fait état d'une visite imminente de Mohammed VI en Egypte «brusquement annulée». Il y aurait de l'électricité entre Le Caire et Rabat... Il n'est pas fait mention cette fois-ci de diplomate marocain agressé. Décidément le Maroc est bel et bien sous tension.