James Rodriguez, plus libre avec la Colombie qu'au Réal Cette alléchante affiche promet aussi une opposition de style. La fougue des «Cafeteros» pourra-t-elle triompher du jeu de passes léché des Iniesta, Busquets, Isco et consorts? La saison a été frustrante pour James Rodriguez, en partance du Real Madrid faute de temps de jeu. Mais le milieu offensif colombien peut s'offrir une belle revanche sur son pays d'accueil lors d'un match amical Espagne-Colombie aujourd'hui à Murcie (21h30). Quelques jours après avoir remporté sa deuxième Ligue des champions avec le Real, sans pouvoir disputer la finale, James a vite basculé vers la suite. «En mode sélection», a-t-il écrit sur son compte Twitter, comme désireux de tourner la page. Il faut dire que sa troisième année à Madrid n'a été qu'une accumulation de contrariétés. Arrivé en 2014 pour environ 80 m euros, l'ancien joueur de Monaco (2013-2014) avait réussi ses débuts. Mais il a progressivement perdu son statut de titulaire avec la nomination de l'entraîneur français Zinédine Zidane en janvier 2016. Et c'est avec le Colombien sur le banc, puis en tribunes que le Real de «Zizou» a remporté deux finales de C1 d'affilée en 2016 et en 2017. Au fil des semaines, le meilleur buteur du Mondial-2014 au Brésil n'a plus caché son agacement, puis sa frustration. En décembre dernier, le gaucher (25 ans) avait d'ailleurs ouvertement déclaré qu'il souhaitait jouer plus et qu'il ne pouvait «pas garantir» qu'il allait rester au Real, où son contrat court jusqu'en 2020. Zidane, lui, a reconnu que laisser de côté un tel joueur, buteur fin avril lors du clasico perdu face au FC Barcelone (3-2), était un crève-coeur. «Un joueur comme James aurait aimé jouer plus cette année, c'est normal. Mais comme toujours, je dois faire des choix», s'est justifié le technicien français la semaine dernière. Bref, alors que le mercato d'été s'ouvre, James paraît s'éloigner de plus en plus de l'Espagne. Le calendrier international lui offre néanmoins un dernier tour de piste sur le sol espagnol: d'abord face à l'Espagne elle-même aujourd'hui dans le petit stade méridional de Nueva Condomina, et le 13 juin à Getafe, dans la banlieue de Madrid, pour un autre match amical contre le Cameroun. Dans cette période compliquée, la sélection a souvent été une bouffée d'oxygène pour James. Malgré des performances irrégulières, il est l'actuel meilleur buteur de son pays (5 buts) dans les qualifications pour le Mondial-2018 en zone Amérique du Sud. Mais attention: si les Colombiens sont actuellement en forme (2es de la poule unique sud-américaine), les Espagnols pointent en tête de leur groupe G dans les éliminatoires de la zone Europe, à égalité de points avec l'Italie. Et depuis la nomination du sélectionneur Julen Lopetegui cet été, la «Roja» est invaincue en huit rencontres, avec notamment des succès de prestige en amical contre la Belgique (2-0) ou la France (2-0). A Murcie, l'Espagne cherchera à garder le rythme du haut niveau: certains de ses joueurs n'ont plus rejoué en compétition depuis 15 jours, alors que se profile un déplacement périlleux dimanche en Macédoine, crucial pour la qualification pour la Coupe du monde en Russie. Cette alléchante affiche promet aussi une opposition de style. La fougue des «Cafeteros» pourra-t-elle triompher du jeu de passes léché des Iniesta, Busquets, Isco et consorts? Ces joueurs-là, James les a souvent côtoyés sur les terrains de Liga. Il a l'occasion aujourd'hui de leur laisser un souvenir impérissable.