La situation prévalant au sein de cet établissement situé à Oued Aïssi se complique de jour en jour et la colère des travailleurs a atteint son summum. Les 300 travailleurs de l'établissement psychiatrique de Oued Aïssi en grève depuis le 24 novembre sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout. Aujourd'hui qu'ils sont soutenus de partout, ils ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Cependant, le directeur de l'établissement, qui légitime le droit à la grève considère celle-ci comme «illégale», c'est pourquoi, il s'est adressé directement à la justice qui a tranché en sa faveur. En effet, un jugement a été rendu faisant état de «la non légalité de la grève». Cependant, l'huissier qui devait l'appliquer n'était pas encore arrivé lors de notre rencontre avec le directeur; concernant les doléances des travailleurs, le premier responsable nie les faits qui lui sont reprochés et affirme qu'il n'y a jamais eu de retard de paie. Quant aux conséquences et à l'aboutissement de la grève, le directeur a affirmé «que les meneurs seront traduits en justice». Ce responsable, reproche aux grévistes la mort d'un malade survenue jeudi passé, ce malade s'est suicidé vers 14h en ce pendant aux barreaux de sa chambre avec son pyjama. En outre, le directeur a promis d'ester «les responsables» en justice pour négligences. En réponse, les infirmiers affirment que dans un établissement de ce type, ce genre d'incidents arrive fréquemment, ils soulignent également qu'ils ne peuvent pas être derrière les malades 24h/24. Par ailleurs, le directeur adjoint, M.Radji Rezki qui infirme les propos du directeur quant au retard de la paie déclare: «C'est malheureux d'en arriver là, le clanisme et le partisanat qui règnent au sein de l'établissement ont fait que la direction a foncé tête baissée en s'occupant beaucoup plus de sa survie que de l'efficacité dans le travail.» Le deuxième responsable considère que la grève du personnel est le résultat direct des problèmes non résolus jusque-là. Cependant, il pense qu'elle doit cesser «mais de manière juste et équitables», selon lui «la communication devrait être menée par des autorités aptes et crédibles pour pouvoir trouver une solution provisoire, une fois cette solution d'urgence assurée, la tutelle va certainement aller au fond des choses car il y a eu déballage sans précédent dont des choses d'une gravité extrême». Reste à connaître l'issue de cette «bataille» et qui des deux antagonistes va prendre le dessus à savoir que le droit de grève est un droit universel que nul ne peut interdire. Mais ce droit doit être exercé selon les lois en vigueur.