La police espagnole sollicite ses collègues européens dans une chasse qui s'avère difficile La traque de Younès Abouyaaquoub, le conducteur en fuite de la camionnette qui a tué 13 personnes à Barcelone, (le bilan a été revu à 15 morts hier) s'est achevée hier à quelques km de Barcelone, le signalement du Marocain de 22 ans ayant été transmis à toutes les polices d'Europe. Le signalement de celui qui est désormais identifié comme le chauffeur de la fourgonnette blanche qui a semé la terreur jeudi sur l'allée centrale des Ramblas a été transmis à toutes les polices d'Europe, ont annoncé les autorités espagnoles hier. Elles écartent la possibilité que l'homme ait péri dans l'explosion mercredi soir de la planque des jihadistes à Alcanar (200 km au sud-ouest de Barcelone), où la cellule à l'origine de la double attaque préparait «un ou plusieurs attentats», alors que la police doit encore identifier des restes humains retrouvés là-bas. «C'est évident qu'il n'est pas mort à Alcanar puisque c'est lui qui était au volant de la camionnette, il ne peut pas être mort», a indiqué le responsable de l'Intérieur de Catalogne, Joaquim Forn sur Catalunya Radio. La police doit encore communiquer sur le sort d'un imam, Abdelbaki Es Satty, qui aurait endoctriné la cellule d'une douzaine de personnes qui a commis l'attentat de Barcelone jeudi et celui qui a fait un mort et six blessés quelques heures plus tard à Cambrils, station balnéaire catalane à 120 km au sud de Barcelone. Il vivait, comme d'autres assaillants, à Ripoll, petite ville au pied des Pyrénées, où la police a mené hier matin de nouvelles perquisitions, après une première fouille du domicile de l'imam samedi, a indiqué M. Forn. Abdelbaki Es Satty, un Marocain âgé d'une quarantaine d'années, a disparu depuis mardi. La police a évoqué la possibilité qu'il ait péri dans l'explosion d'Alcanar. L'homme a séjourné dans la commune de Machelen, en grande banlieue de Bruxelles «entre janvier et mars 2016», selon le maire de la localité limitrophe de Vilvorde, Hans Bonte. Il aurait eu par ailleurs, des contacts en prison, dont il est sorti en janvier 2012, avec un homme accusé de terrorisme, a indiqué la police catalane sans donner plus de détails. Une manifestation de la communauté musulmane contre le terrorisme était prévue hier soir à Barcelone. Dimanche une messe en hommage aux victimes s'était tenue dans l'emblématique basilique de la Sagrada Familia à Barcelone, en présence du roi Felipe VI, du chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy et du président de la Catalogne Carles Puigdemont. Douze des 14 personnes tuées dans les attentats ont été formellement identifiées. Parmi elles, un petit garçon australo-britannique de sept ans dont la famille avait diffusé un avis de recherche déchirant et un autre enfant, espagnol, de trois ans. Hier matin, 10 personnes étaient encore entre la vie et la mort et 13 blessés dans un état grave. Le bilan aurait pu être encore plus lourd puisque les conspirateurs s'apprêtaient à commettre «un ou plusieurs attentats» de «manière imminente», selon le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero. Un raté a entraîné la déflagration qui a détruit à Alcanar la maison où ils préparaient les explosifs. Dans les décombres de cette maison qu'ils occupaient depuis environ six mois, la police a découvert au moins 120 bonbonnes de gaz butane. Martine Groby, une retraitée française de 61 ans voisine de la villa, a raconté avoir vu depuis avril quatre hommes, «qui parlaient tous français», aller et venir en déchargeant avec méfiance des marchandises. L'inspection de leur repaire a permis de découvrir des substances explosives, y compris des traces de Tatp explosif prisé des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui a revendiqué les attentats, car il se fabrique avec des ingrédients en vente libre. Les jihadistes ont surnommé le Tatp «la mère de Satan».