Le drame s'est produit en fin d'après-midi vers 16h50 locales. Une fourgonnette a foncé sur des personnes qui se trouvaient dans le centre-ville de Barcelone, sur l'avenue de la Rambla, une artère très fréquentée. Le conducteur de la camionnette blanche a volontairement percuté la foule en descendant à toute allure l'allée centrale de Rambla, sur une longueur de 800 m, tuant 13 personnes et blessant 120 autres. Quelques heures plus tard, un deuxième attentat est survenu dans la station balnéaire de Cambrils, à 130 kilomètres au sud de la capitale catalane. Un véhicule a fauché plusieurs piétons sur la promenade du bord de mer. Résultat : 1 mort et 6 blessés. Les policiers ont déclaré avoir «abattu cinq terroristes présumés» lors de ce qui s'est révélé être une deuxième attaque, sur le même mode opératoire que la première. Des terroristes, qui circulaient à bord d'une Audi A3, sont entrés en collision avec une patrouille des Mossos d'Esquadra. S'en est suivie une fusillade. Les cinq terroristes qui se trouvaient à bord de la voiture ont été abattus par la police. Les assaillants étaient porteurs de fausses ceintures d'explosifs, selon le journal El Mundo. Sur les 126 blessés (120 à Barcelone et 6 à Cambrils), 65 sont toujours hospitalisés, précisent les autorités espagnoles, dont 17 dans un état critique et 28 dans un état grave.
Quatre marocains interpellés La police espagnole poursuivait hier la traque d'un des derniers membres en fuite de la cellule qui a commis les attentats de Barcelone et Cambrils. Il pourrait s'agir, selon les médias espagnols, du conducteur de la camionnette qui a fauché jeudi des passants sur la Rambla. Une information que la police se refuse à confirmer, répétant que le conducteur de la camionnette n'a toujours pas été identifié. Quatre personnes sont par ailleurs en garde à vue. Trois Marocains et un Espagnol, âgés de 21, 27, 28 et 34 ans. Parmi eux, figure Driss Oukabir — frère aîné de Moussa, tué à Cambrils —, arrêté jeudi alors qu'il s'est lui-même rendu en assurant s'être fait dérober ses papiers. Il est soupçonné d'avoir loué plusieurs véhicules du groupe. Un autre interpellé est un Espagnol originaire de l'enclave de Melilla, en Afrique du Nord. Sur la douzaine de personnes suspectées d'appartenir à la cellule, quatre ont été arrêtées jeudi et vendredi, et un est toujours en fuite. L'identité de l'homme et sa photo ont été diffusées : il s'agit de Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans, né à Mrirt. On ignore son degré d'implication, selon les sources policières. Parmi les assaillants tués dans la nuit de jeudi vendredi à Cambrils alors qu'ils menaient l'attaque, figurent trois jeunes Marocains vivant depuis leur enfance en Espagne : Moussa Oukabir, 17 ans, né à Ripoll, une ville non loin des Pyrénées, Saïd Aallaa, 18 ans, né à Naour au Maroc, et Mohamed Hychami, 24 ans , né à Mrit au Maroc. Pas d´antécédent en matière de terrorisme La plupart des suspects semblent être des habitants de longue date de la Catalogne et ne sont pas venus spécialement pour commettre ces actes, même si le groupe Etat islamique a revendiqué les attentats. La Catalogne est la région d'Espagne où la communauté musulmane est la plus importante, avec quelque 500 000 musulmans, sur 1,9 million fin 2016, selon l'Union des communautés islamiques d'Espagne. Les arrestations en lien avec le terrorisme djihadiste interviennent généralement beaucoup plus à Madrid et dans les enclaves sous administration espagnole de Ceuta et Melilla au Maroc. Aucun des arrêtés et des auteurs présumés abattus n'était connu des services de police pour des faits en lien avec le terrorisme, mais certains auraient des antécédents judiciaires pour des faits de délinquance commune.
Une attaque de grande envergure L'enquête sur les attentats sanglants qui ont fait 14 morts en Catalogne avançait rapidement hier dans une Espagne en deuil, avec l'identification d'une possible cellule ayant agi précipitamment après l'échec d'un premier plan qui aurait pu être encore plus meurtrier. Un plus gros attentat évité de peu ? Les auteurs des attaques de Barcelone et Cambrils préparaient un attentat ou plusieurs. L'explosion d'Alcanar a permis d'éviter des attentats de plus grande envergure, a déclaré Josep Lluis Trapero, le porte-parole de la police catalane, faisant allusion à l'explosion qui a fait un mort mercredi soir dans une maison de cette ville à 200 km au sud de Barcelone, dont les occupants, selon la police, préparaient un engin explosif. Dans les décombres, les enquêteurs ont retrouvé des dizaines de bouteilles de gaz. Un individu blessé dans l'incident a été transféré au commissariat de Tortosa (sud Catalogne), il fait partie des quatre hommes arrêtés.