La France a renoué hier avec la vague de contestations sociales avec des rassemblements ou des barrages filtrants à Paris et en régions, des routiers opposés à la réforme du Code du travail ayant fait l'objet d'ordonnances. Plus d'une centaine de routiers, affiliés aux syndicats Cfdt (Confédération française démocratique du travail) et Cftc (Confédération française des travailleurs chrétiens), se sont rassemblés hier à Paris près du ministère du Travail pour dénoncer les ordonnances qui, selon eux, affectent particulièrement le secteur routier. A une semaine du premier mouvement de contestation depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence, en mai dernier, qui drainé plusieurs milliers de manifestants dans différentes villes de France, les routiers ont voulu donner un coup de semonce Pour le président de la Cftc-Transport, Thierry Douine, «c'est un coup de semonce pour dire au gouvernement de bien faire attention», ajoutant dans une déclaration à la presse qu'il y a d'autres réformes qui se profilent, la réforme des retraites risque aussi de nous impacter de plein fouet. Il a prévenu que le mouvement pourrait «se durcir en fonction des nouvelles réformes». En signant des ordonnances sur la réforme du Code du travail, le président Macron a souhaité que le nouveau texte soit applicable dès cet automne. La loi de travail, qui reprend les promesses du candidat Macron, préconise entre autres le plafonnement de certaines indemnités, la fusion des instances représentatives du personnel dans les entreprises, la réforme du compte pénibilité et une place accrue à l'accord d'entreprise. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez avait estimé que «c'est une loi qui donne les pleins pouvoirs aux employeurs», alors que le patronat voit en ce code un outil pour «déverrouiller la peur d'embaucher». On signale que des routiers ont érigé des barrages filtrants sur l»autoroute A4 menant à Paris générant des bouchons, alors que d'autres ont manifesté tôt le matin à une station de péage sur l'autoroute A7 au sud de Lyon, distribuant des tracts aux automobilistes. Par ailleurs, l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa-ferroviaire) a appelé hier les cheminots à se mobiliser pour la journée de jeudi, par la grève et des manifestations, contre la réforme du Code du travail. Ce syndicat rejoint les appels de la CGT et de l'Union syndicale Solidaires (SUD). «En responsabilité, la signature des ordonnances étant prévue le 22 septembre, l'Unsa-Ferroviaire appelle à riposter en s'inscrivant dans la mobilisation sous toutes ses formes (grève, manifestation...) pour la journée du jeudi 21 septembre afin de peser sur les futurs décrets», a-t-il indiqué dans un communiqué. L'Unsa-ferroviaire, par cette contestation, veut éviter «l'émergence d'un dialogue social à sens unique et sous contrainte qui sera générateur de conflits et de régressions sociales». Au cours du premier mouvement de contestation, mardi dernier, le transport ferroviaire a été perturbé, avec entre 50 et 80% des trains en circulation sur les lignes de banlieue parisienne, rappellet-on. Même en rangs dispersés, les syndicats des travailleurs veulent bloquer cette réforme que le gouvernement compte l'appliquer avant la fin de ce mois. C'est ainsi qu'un appel a été lancé pour une manifestation nationale le 25 septembre dans toutes les villes en France, avec la participation de partis politiques de la gauche, et une grève des transports, reconductible.