Les producteurs pharmaceutiques promettent de couvrir 70% des besoins et appellent à une révision de la politique des prix des médicaments. Un contrat de développement de l'industrie pharmaceutique sera soumis au Premier ministre Ahmed Ouyahia, la semaine prochaine, a indiqué à Alger le président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie Unop, Abdelouahed Kerrar. Lors d'une conférence de presse organisée par le Forum de la santé, Kerrar a fait savoir que les opérateurs de pharmacie s'engagent à travers un contrat de développement à assurer la couverture de 70% des besoins en médicaments et développer les flux d'exportation, en réaffirmant que cet objectif est largement à la portée des opérateurs algériens. Pour rappel, dans son plan d'action adopté récemment par le Parlement, le gouvernement a affiché sa volonté d'arriver à couvrir 70% des besoins nationaux en médicaments d'ici 2019. Cependant, la réalisation de cet objectif reste tributaire des solutions qu'apportera le gouvernement à certains problèmes que vit la filière de la pharmacie, a relevé le même responsable. Dans ce cadre, l'Unop plaide pour la mise en activité de l'Agence nationale du médicament installée depuis 2016, et «clarifier» notamment ses prérogatives par rapport à celle de la direction de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé. Les producteurs pharmaceutiques appellent également à une révision de la politique des prix des médicaments. Sur ce point, Kerrar a affirmé qu'il n'est plus envisageable de prévoir un développement d'une industrie pharmaceutique de qualité sans que les prix soient rémunérateurs aux producteurs. La baisse de la valeur du dinar et l'absence de réajustement des marges fragilisent les producteurs, a- t-il ajouté. Il a appelé également à une «mise à niveau» du cadre réglementaire, comme il a déploré «l'absence» d'une réglementation concernant la fabrication et la commercialisation des compléments alimentaires ainsi que les produits fabriqués à base de plantes. Kerrar a salué les efforts des producteurs nationaux qui, estime t-il, ont réussi à donner corps aux politiques tournées vers la production locale à travers la baisse des prix du médicament, permettant aux caisses d'assurance sociale de mettre en place un tarif de référence qui a stimulé la politique gouvernementale d'élargissement de l'accès aux soins. Il a fait savoir que la production locale des médicaments a permis d'économiser 92 milliards de dinars au profit des caisses de la Sécurité sociale sur une période de 10 ans. S'agissant de l'exportation, Kerrar a appelé à préparer le terrain aux investisseurs, rappelant qu'actuellement, il existe 80 unités de fabrication de médicaments,151 agréments provisoires et 203 concernant les produits pharmaceutiques délivrés par le ministère de la Santé. Il a appelé aussi à une révision de la loi sur la monnaie et le crédit de telle sorte à ce que les entreprises algériennes puissent acquérir des sociétés à l'étranger. La part de la production locale est passée de 25% à 47% entre 2008 et 2016, a rappelé ce responsable. En valeurs, cette production a progressé de 473 millions de dollars à 1,8 milliard de dollars durant la même période. La consommation nationale de médicaments aura enregistré un taux de croissance annuel moyen de 9,3% au cours des 10 dernières années, a rappelé le même responsable.