Selon ce syndicat, les opérateurs nationaux sont otages du tarif de référence du médicament servant de base de calcul au remboursement par la Caisse nationale de la Sécurité sociale. Le prix du médicament préoccupe plus que jamais les producteurs nationaux. Pour le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar, cela y va même de la survie de l'industrie pharmaceutique nationale. Selon lui, les opérateurs nationaux sont otages du tarif de référence du médicament servant de base de calcul au remboursement par la Caisse nationale de la Sécurité sociale (Cnas). Ce dernier, explique-t-il, étant toujours calculé sur les derniers enregistrements et pénalisant, du coup, les nouveaux produits qui arrivent sur le marché, parfois plusieurs mois, voire des années après. D'où son alerte réitérée contre les "dangers de la révision à la baisse permanente des prix des médicaments". S'exprimant lors d'un séminaire dédié à ce sujet précis, avec pour thème "prix et développement de l'industrie pharmaceutique nationale", il appelle, de ce fait, à "stabiliser" le tarif de référence au risque, menace-t-il, de décourager des opérateurs à maintenir leur activité. L'Unop plaide ainsi pour un tarif de référence "stable, équitable et motivant". M. Kerrar a, en revanche, habilement évité de parler de manière directe d'augmentation de prix. Il a enveloppé son message dans le "souci" de son organisation à préserver l'industrie nationale et assurer un produit de qualité. "Ce qui nous motive, c'est plutôt notre souci de conforter le développement durable d'une industrie forte et croissante, et non pas, comme d'aucuns pouvaient le penser, celui de plaider pour une augmentation du prix du médicament", a-t-il tenu à rassurer, non sans avouer que la question du prix est "à l'évidence tout à fait viable pour les entreprises et les investisseurs (...)". M. Kerrar n'y va pas sans rappeler que son organisation était un des défenseurs de l'idée de mettre en place le tarif de référence. Toutefois, quelques années plus tard, ce système de calcul instable s'avère, dénonce-t-il, menaçant pour l'industrie pharmaceutique. Le premier responsable de l'Unop plaide désormais pour un tarif de référence stable, au minimum pour une période de cinq ans. En défenseur de la "viabilité" et de l'"amélioration" de l'industrie pharmaceutique nationale dont l'objectif fixé par les pouvoirs publics est d'atteindre la capacité de couvrir 70% du besoin national en médicaments, M. Kerrar estime ainsi nécessaire de "revoir" ce système des prix si l'on veut encourager les opérateurs et booster l'industrie pharmaceutique de notre pays. Cet objectif est d'ores et déjà "à la portée" des opérateurs nationaux, assure M. Kerrar, soulignant, au passage, qu'aujourd'hui, les médicaments localement produits représentent "90%" des produits remboursés par la Cnas. Ce qui avait, selon lui, permis à la Cnas une économie de "220 milliards de dinars, entre 2008 et 2014". La révision du système des prix, estime l'Unop, nécessite, par ailleurs, la recherche de nouvelles voies alternatives de financement de la Sécurité sociale. Cette doléance a été exprimée en présence du Dg de la Cnas, Djawad Bourkaïb, lequel, dans son intervention, avait, auparavant, fait part des réformes engagées par son institution dans cette optique. F .A.