Un danger pour la société la maladie mentale. Un phénomène qui prend de l'ampleur à la faveur de la prolifération des substances hallucinogènes et autres barbituriques qui gangrènent les milieux juvéniles. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Professeur Mokhtar Hazbellaoui, a indiqué que la santé mentale est une priorité nationale. Il fait part, à ce titre, d'une nouvelle approche laquelle trouve son illustration dans le Plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020. «Plusieurs actions ont été déjà engagées qui se sont traduites par la création d'une sous-direction de la promotion de la santé mentale dans l'organigramme du ministère à l'effet de traduire organiquement l'intérêt particulier porté à cette dimension de la santé», fait il savoir. A l'en croire, cette nouvelle approche s'est également traduite par le renforcement, dans le projet de nouvelle loi sanitaire, des dispositions relatives à la protection des personnes atteintes de troubles mentaux et à la promotion de la santé mentale ainsi que par la mise en oeuvre d'un vaste programme de réalisation d'infrastructures hospitalières et de soins de proximité dédiées à la promotion de la santé mentale y compris la lutte contre les addictions. L'Algérie, à l'instar de tous les pays, a souscrit à la déclaration mondiale sur les maladies non transmissibles adoptée, en septembre 2011, lors de la réunion de haut niveau des Nations unies à New-York et a adhéré au plan d'action global pour la santé mentale 2013-2020 de l'OMS. Elle a opté pour des mesures inédites en vue de réduire l'impact de la maladie mentale. Un phénomène qui prend de l'ampleur à la faveur de la prolifération des substances hallucinogènes et autres barbituriques qui gangrènent les milieux juvéniles. Selon les spécialistes, la maladie mentale a dangereusement progressé en Algérie. Ils sont entre 20 000 et 30 000 Algériens à être atteints de psychopathologies. Ce nombre aura souvent bondi pour atteindre les 500 000 cas. On juge que cette hausse de morbidité est due aux traumatismes psychologiques liés aux catastrophes naturelles de grande ampleur et à la décennie 90, mais aussi à la mutation de notre société, à l'urbanisation anarchique et au cadre environnemental, autant de facteurs qui concourent à une dégradation de la santé mentale. «Cette situation risque de représenter un lourd fardeau social et économique pour l'avenir», prévient le ministre. Ce dernier ne manque pas de signaler que «l'augmentation de la charge de morbidité des troubles mentaux dans le monde constitue un autre défi auquel nos systèmes de santé sont confrontés.» «Ce défi est la résultante d'un certain nombre de déterminants qui comprennent non seulement des facteurs individuels, mais aussi et surtout des facteurs sociaux, culturels, économiques, politiques et environnementaux, qui constituent la cause essentielle de l'augmentation croissante des maladies et des troubles mentaux», poursuit-il. «Le poids de la charge de ces pathologies mentales est illustré, selon l'OMS, par les données factuelles, à savoir plus de 20% des adultes de plus de 60 ans qui souffrent d'un trouble de santé mentale ou neurologique et 6,6% des incapacités chez les plus de 60 ans sont attribuées à des troubles mentaux ou neurologiques», note-t-il.