La prestation publique de l'artiste coïncidera alors avec la période de fête ancestrale de Yennayer La venue en Algérie du chanteur intervient trois années après que celui-ci ait promis de ne s'y produire que si la langue amazighe était reconnue comme langue officielle. C'est avec beaucoup d'à propos que le chanteur Idir a animé une conférence de presse, hier, à Alger, et a annoncé son gala événement pour les 4 et 5 janvier prochain à la coupole du 5 juillet. Ce sera alors le grand retour d'Idir sur la scène artistique nationale après une absence qui aura duré près de quarante ans. La prestation publique de l'artiste coïncidera alors avec la période des fêtes ancestrales de Yenayer et augurera d'une tournée nationale qui le verra se produire dans plusieurs grandes villes du pays. Notamment Tizi Ouzou, Béjaia, Bouira, Constantine, Batna, Annaba, Tlemcen... «Nous avons bloqué certaines dates en prévision de cette échéances mais le programme définitif n'est pas encore arrêté. Nous attendons qu'Idir s'affranchisse des ses engagement à l'étranger.» a néanmoins nuancé Sami Bencheikh El Hocine directeur général de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins Onda qui a coanimé, au même titre que Belaïd Djermane, premier responsable des Editions Izein, la conférence avec Idir, à l'Office Riadh El Feth Oref. Izem Edition en collaboration avec l'Onda veilleront donc à ce que le jour J fera office d'une grande fête qui célèbrera les retrouvailles d'Idir avec son public. Des centaines d'artistes de tous les horizons sont également attendus à ce rendez vous, a encore indiqué Sami Bencheikh El Hocine. Interrogé sur son long exil, Idir a tout de go expliqué les raisons d'une si longue absence. Il a imputé les raisons de cette dernière aux «péripéties de l'histoire de notre pays qui est passé par des zones de turbulence» et d'ajouter: «L'on a essayé de récupérer la chanson en mettant le grappin sur les artistes les plus en vue, sous l'égide de je ne sais quelle entité... Je suis quelqu'un qui essaye de chanter à qui veut bien m'écouter.» Jusque-là irréductible, Idir juge, désormais le moment opportun de renouer avec la scène algérienne, surtout que des facteurs déterminants comme celui, ô combien décisif, qu'est celui de l'officialisation de tamazaghit, dictent-ce choix. «Les années filent plus vite et il y a l'Algérie», a dit l'artiste qui estime que «ça serait une erreur de ne pas chanter pour mon public au vu des constantes et des variables qui sont en présence. A aucun moment je n'ai émis le désir de ne pas chanter dans ce pays», a-t-il poursuivi en rappelant son amour constant et indéfectible pour la patrie: «Je suis resté algérien à l'heure où il m'était possible de changer de nationalité.» Cette constance Idir la doit à son cheminement dans son histoire personnelle. «De mes petits yeux, j'ai vu la guerre, ses méfaits, ensuite j'ai rencontré des obstacles auprès d'un certain pouvoir ou d'une certaine frange. J'ai dû ensuite travailler à fond mon identité. Cette langue est enfin devenue officielle. Le décor est ainsi planté et me donne l'occasion de venir chanter», a résumé l'homme qui aura connu, à l'instar de cheikh El Hasnaoui ou de Slimane Azem cet exil de l'âme. Cet exil de l'être. Assurément, le public sera enchanté de découvrir ce chanteur qui a bercé l'enfance de toute une génération et qui a brillé aux quatre coins de la planète. Il aura à découvrir sur scène pour la première fois, des chansons mythiques chantées dans des dizaines de langues. Des chansons d'un temps que les moins de vingt ans ne connaissent que par les radios. A Tizi Ouzou, le chanteur a choisi de se produire, selon son producteur, au stade du 1er-Novembre ou éventuellement au stade Oukil-Ramdane. C'est vraisemblablement le souci de satisfaire le plus grand nombre de spectateurs qui semble animer le producteur et le chanteur. C'est le même souci qui a animé les organisateurs à choisir le stade Benallouache dans la wilaya de Béjaïa ainsi que la ville de Constantine où le chanteur se produira probablement dans la salle du Zénith. L'interprète de l'éternelle «Avava inouva», tube planétaire interprété dans une vingtaine de langues, renoue ainsi avec son public en mettant en vente un coffret de CD contenant ses oeuvres. Il sera édité par l'Onda.