Beaucoup d'élèves se présentent en classe dans un état somnolant, d'autres dorment carrément en plein cours. C'est la dépendance au réseau Internet. Des enfants en bas âge sont victimes des nouvelles technologies. Le constat, suivi des préjudices qu'il cause, est irréversiblement relevé. Les quatre centres en charge de la lutte contre la toxicomanie ouvrent grandes leurs portes pour accueillir et traiter les accros, à la fois excessifs et abusifs, aux applications contenues dans les plates-formes technologiques de la Toile, l'Internet. En ce sens, l'on parle de quatre cas pris en charge quotidiennement par les quatre centres éparpillés un peu partout dans les quatre coins de la deuxième capitale de la partie Ouest du pays, Oran. La majeure partie de ces patients souffrant de la dépendance des différents jeux proposés sur le vaste réseau Internet, est constituée d'adolescents ne dépassant pas l'âge de 11 ans. Une véritable problématique se pose aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les parents de ces élèves, mais aussi pour les enseignants. Parmi ces derniers, plusieurs d'entre eux révèlent que ces élèves dépendants des jeux proposés en ligne sont distraits, notamment lors des cours et manquent de concentration. Plus d'un d'élève se présente en classe dans un état somnolant, ses yeux sont très souvent cernés, faute de la dose de sommeil exigée par l'horloge biologique et l'organisme, certains dorment carrément durant les cours pendant que d'autres ne se retiennent plus, notamment lorsqu'il s'agit d'accomplir leurs besoins naturels. Ce sont là les effets préjudiciables de ces jeux qui ont, à plus d'un titre, été mis à nu par les enseignants en donnant des cours. Après donc la drogue...le Net. Des spécialistes tirent le signal d'alarme et mettent en garde. Ces jeux et ces applications sont beaucoup plus préjudiciables que bénéfiques, étant donné qu'ils sont très souvent à l'origine du recalage et l'échec des élèves dans leurs cursus, d'où leur appel à la prise de conscience en mettant sous surveillance intelligente ces chérubins, car le pire est à venir à la faveur du développement, chez ces élèves, d'une certaine addiction difficile à surmonter: la dépendance aux jeux électroniques. «Ce fait n'est pas sans impact sur la vie psychologique de l'élève», ajoute-t-on expliquant que «l'habitué de ces applications peut, tout comme agit la drogue et autres psychotropes, s'isoler de la cellule familiale, avant de prendre brutalement ses distances avec la société et s'adonner à des comportements tout au moins bizarroïdes.» L'alerte est au plus haut niveau. Le département de l'Education nationale, par le biais de la ministre, Nouria Benghabrit, n'a pas raté l'occasion pour faire la part des choses tout en appelant à la conjugaison de tous les efforts afin de mettre sous protection les enfants contre les dangers des jeux du monde virtuel. Au passage, elle a souligné qu'il «était nécessaire de conjuguer les efforts». Selon la ministre, ces efforts seront menés pas son département, le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique et les services de sécurité, tout en associant la cellule familiale ou encore les parents d'élèves. En ce sens, elle a mis en exergue le rôle de premier ordre que devront jouer les parents et que la ministre a qualifié d'important dans la protection de leurs enfants des dangers de l'Internet et des jeux virtuels. Ces jeux ne sont, dans leur majorité, pas un simple fait du hasard, vu que leurs dégâts ne sont pas propres aux enfants algériens. Tout le monde en parle, d'où d'ailleurs le rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'Unicef. Cette instance onusienne a déploré dans son rapport annuel publié avant-hier les rares mesures prises pour protéger les enfants des risques et dangers d'Internet et du monde numérique sur la sécurité et le bien-être des adolescents. Dans ses recommandations, l'Unicef a appelé à tenir compte de leurs besoins, de leurs points de vue et de leur voix. «Qu'elle soit utilisée à bon ou à mauvais escient, la technologie numérique fait désormais partie intégrante de nos vies, et ce, de manière irréversible», a confié Anthony Lake, directeur général de ladite instance mondiale. «L'Internet est de plus en plus utilisé par les enfants et les jeunes et la technologie numérique affecte de plus en plus leur vie et leur avenir», affirment les responsables de ladite instance insistant sur le fait que «les politiques, pratiques et les produits numériques devraient, de ce fait, davantage tenir compte des besoins des enfants, de leurs points de vue et de leur voix». Le ton est à la chasse à la démence numérique. C'est l'une des priorités inscrites par cette organisation mondiale qui, dans ce monde numérique, s'est fixé dans son rapport, «un double défi». Le premier tour à jouer porte sur la nécessité de l'atténuation des effets nocifs et l'optimisation des avantages d'Internet pour chaque enfant». L'Organisation onusienne a appelé à un meilleur accès à l'information, un développement de compétences utiles dans un environnement de travail numérique et à offrir une plate-forme leur permettant d'échanger en ligne et de faire connaître leurs points de vue.