Le représentant du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) en Algérie, Marc Lucet, a présenté à Alger, le rapport mondial annuel de l'organisation onusienne, intitulé : «La situation des enfants dans le monde 2017 : Les enfants dans un monde numérique». Ce rapport retrace les expériences et met à jour les débats autour de l'utilisation du numérique par les enfants. Il tombe dans une conjoncture particulière en Algérie au moment où la population est extrêmement sensibilisée au problème que représente les dangers liés à l'utilisation du numérique par les enfants. L'actualité algérienne est en effet, marquée par la mort d'un enfant à Sétif, victime d'une application qui pousse ceux qui la mettent en œuvre sous forme de jeu dans une spirale mortifère. L'affaire a été jugée suffisamment grave bien que la déléguée nationale à la protection de l'enfance, Meriem Cherfi, ait appelé les médias nationaux, à «ne pas amplifier» l'affaire du jeu électronique dit de la «baleine bleue» en attendant les résultats de l'enquête diligentée par les services compétents. Le représentant de l'Unicef en Algérie a exprimé son soutien et sa peine aux familles des victimes, d'un jeu sur le net, «Baleine bleue», incitant au suicide, soulignant le travail engagé avec le gouvernement algérien, à travers des campagnes de sensibilisation et l'élaboration de politique de bonnes pratiques pour protéger l'enfance. Il a réaffirmé l'engagement du Fonds à travailler avec les autorités algériennes pour renforcer les actions visant à protéger les enfants des dangers d'Internet et du monde numérique à travers un travail de pédagogie et d'éducation. «Nous serons aux côtés des institutions algériennes et nous continuerons de soutenir les efforts de l'Algérie notamment autour de l'éducation», a dit M. Lucet à la presse lors de la présentation, à Alger, du rapport annuel de l'Unicef. Le rapport, poursuit-il, dit très clairement que l'éducation est au centre de la réponse, insistant en particulier sur la formation des enfants en vue de les doter de cette habilité à reconnaitre le contenu. «La question n'est pas seulement d'interdire mais d'optimiser et de faire évoluer l'encadrement et la réglementation pour adapter internet aux enfants», a-t-il précisé. A cet effet, une campagne de sensibilisation, en collaboration avec différentes institutions étatiques, devra être relancée dans les prochains jours, après celles de 2015 et 2016, en vue d'interpeller le grand public, en particulier, les parents des dangers qu'encourent leurs enfants en rappelant leur rôle de contrôler l'utilisation d'internet de leur progéniture. «Nous allons relancer dans les prochains jours une campagne de sensibilisation en collaboration avec les ministères de la Solidarité, de l'Education nationale, des Affaires religieuses, de la Justice, ainsi que celui de la communication, en plus de la sureté et la Gendarmerie nationale et l'opérateur téléphonique Mobilis, en tant que fournisseur d'accès, pour contribuer au débat», a fait savoir M. Lucet. Selon le représentant de l'Unicef, le rapport annuel publié la veille, a souligné, en outre, les actions entreprises dans le monde. «Il est important que tous les acteurs de la société que ce soit les gouvernements, les associations les universités le secteur privé les médias soient engagés pour renforcer l'action, et que l'usage d'internet par les enfants soit encadré sérieusement par l'Etat», a-t-il précisé. Les chiffres publiés par l'Unicef, indiquent qu'un utilisateur d'internet sur trois (1 sur 3) au niveau mondial a moins de 18 ans, des statistiques inquiétantes qui ont entrainé selon le rapport des changements non seulement sur le monde mais sur l'enfance aussi. «Ceci doit nous interpeller et nous continuerons à travailler en Algérie en lien avec tous les pays du monde et le mouvement global pour arriver à des résultats plus forts», a conclut le Représentant de l'Unicef en Algérie.