Outre la modernisation de ses outils de travail, la Dgsn a prévu des services spécialisés pour lutter contre la criminalité émergente, a écrit le général-major Abdelghani Hamel dans son message. Le professeur Ahçen Mebarek Taleb de l'université arabe de Naife, des sciences de la sécurité a animé hier une conférence des plus intéressantes à l'Ecole supérieure de la police Ali-Tounsi d'Alger autour du thème de la criminalité émergente. Le professeur réputé mondialement a indiqué d'emblée que la criminalité émergente est la résultante du développement que connaît le monde qui va à la vitesse de l'éclair. «Ainsi, la criminalité émergente peut être subdivisée en deux types», fera-t-il remarquer. Celui qui existait déjà par le passé et qui a été développé à la faveur de la technologie et le crime qu' impose pour la première fois aux moyens technologiques (la cybercriminalité). Pour le professeur, la criminalité émergente se caractérise contrairement aux anciennes formes de crimes par plusieurs spécificités. «L'implication de plusieurs facteurs dans sa survenance, il traverse les frontières, indétectable par les systèmes d'espionnage, il est virtuel, il ne cesse de se développer», a indiqué le conférencier. Les formes de la criminalité émergente sont diverses selon le professeur Ahçen Mebarek Taleb. Néanmoins, les plus connues selon l'institution onusienne (Ondc), sont les crimes cybernétiques de façon générale, le vol de l'identité, la piraterie, le commerce des organes d'êtres humains, le crime sur l'environnement, la déstabilisation des systèmes d'informations. Pour lutter efficacement contre la criminalité émergente sous toutes ses formes, les agents de la police doivent, précisera l'invité du forum de la police, respecter plusieurs étapes, à savoir, la bonne exécution (performance des agents), l'adoption des nouvelles techniques de lutte de façon régulière et la mise à jour des outils existants, l'acquisition des outils de détection les plus sophistiqués, adoption de nouvelles méthodes de prévention. Le conférencier a insisté toutefois sur la nécessité de ne pas délaisser les anciennes méthodes de lutte contre la criminalité, telles que les barrages fixes, le déploiement des agents de l'ordre et autres méthodes. Cependant, l'invité du forum de la police a fait remarquer que l'idée d'empêcher la survenance du crime, particulièrement sous ses nouvelles formes est une illusion. «Le crime se prévient, mais ne peut pas être empêché», a-t-il affirmé, précisant que la police doit faire participer la société dans la lutte contre la criminalité émergente. La police doit mener un travail de sensibilisation sans relâche à l'endroit des parents d'élèves et les élèves scolarisés. Et d'indiquer que l'exploitation sexuelle des mineurs via les réseaux sociaux ne peut jamais être combattue efficacement si les parents d'élèves ne s'impliquent pas. Ces derniers doivent veiller, fera observer le conférencier, sur la surveillance de leurs enfants et appeler en cas d'appréhension des criminels en flagrant délit ou de scepticisme les services de la police sur le numéro vert. «La police algérienne est suffisamment dotée des moyens et de compétences pour lutter efficacement contre la criminalité émergente sous toutes ses formes», a conclu le professeur Ahçen Mebarek Taleb, soulignant que le dernier classement honorable de la police algérienne à l'échelle mondiale est la meilleure preuve. A noter que le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel a envoyé un message à l'occasion. Dans son message lu par son représentant, Abdelghani Hamel a rappelé les grands efforts consentis ces dernières années par la Dgsn, et ce, à la fois sur le plan de la modernisation des outils de travail de la police et la création des services spécialisés pour la lutte contre la criminalité émergente sous toutes ses formes. Le Dgsn a conclu son message en disant que son institution est en parfaite conscience des nouveaux défis que connaît le monde et elle est ainsi tout à fait prête à relever le défi de lutte contre la criminalité émergente.