Les contestataires veulent que les principaux points du contrat les liant avec le ministère de l'Education nationale soient respectés. La grogne se poursuit au niveau des écoles supérieures des enseignants. Les étudiants de l'ENS des différentes wilayas du pays ne semblent pas prêts à abandonner la grève initiée depuis aujourd'hui des mois. Ils réclament que les principaux points du contrat les liant avec le ministère de l'Education nationale soient respectés. L'élément déclencheur de la contestation est lié à la modification de l'article 4, qui énonce clairement que le futur enseignant peut éventuellement être affecté dans la wilaya la plus proche de son lieu de résidence. Or, «Contrairement aux précédents contrats, il n'est stipulé nulle part que l'enseignant sera recruté au niveau de sa wilaya de résidence», nous a indiqué le représentant des étudiants au niveau de l'ENS Kouba. Il a par ailleurs fait part de son appréhension quant à des affectations de contractuels dans des régions reculées de leurs wilayas de résidence. Notre interlocuteur a tenu encore à souligner que les étudiants ENS ne sont pas prioritaires lors des recrutements. «Bien qu'on prétende le contraire, nous sommes complètement marginalisés sur ce plan-là», déplore-t-il. Dans ce sens, le même délégué affirme qu'aujourd'hui le nouveau problème auquel ils doivent faire face c'est celui de ne pas trouver un poste de travail une fois le diplôme en poche. «Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas trouver le moindre poste ni dans leur wilaya ni même ailleurs», a-t-il précisé. Il soulève au passage qu'il y a clairement un déséquilibre évident entre la demande et l'offre. «Nous pensons que cela est le signe d'un désaccord entre le ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur», a-t-il estimé. Partant de ce constat, le représentant des étudiants de l'ENS Kouba, fait état de la «négligence des deux tutelles face à leurs demandes». «Il faut dire que nous ne savons pas à quel saint se vouer», dit-il. Après avoir sollicité le ministère de l'Enseignement supérieur, on nous a répondu qu'il n'est pas en mesure de répondre à nos revendications», a-t-il poursuivi. Pour ce qui est du ministère de l'Education il fait savoir que «des rencontres ont été organisées, mais n'ont même pas réussi à dégager le fond du problème». Par ailleurs, il expliquera que l'ensemble des étudiants de l'ENS s'en remet à la volonté de Nouria Benghabrit. «Nous exigeons à ce que nos doléances soient concrètement prises en charge dans les plus brefs délais.» Après que nous l'eûmes interrogé sur une éventuelle année blanche si la situation ne se débloque pas, le délégué nous répondra que cela n'est pas totalement exclu. Et pour cause: «Nous sommes en grève depuis le mois de novembre, et nous continuerons ainsi jusqu'à satisfaction de nos demandes.» En sus d'exiger du ministère de l'Education de revoir l'article 4 du contrat et de passer prioritaire au moment des recrutements, les contestataires demandent l'équivalence de leurs diplômes à la licence et au master. Rappelons par ailleurs que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a récemment tenté de rassurer sur la question. Elle a ainsi garanti que la priorité sera bien accordée aux étudiants de l'ENS dans le concours de recrutement des enseignants. Et ce, sans exception et au niveau national. Benghabrit a même insisté sur le fait que les postes d'emplois «pour cette catégorie sont garantis». Ces propos bien que rassurants n'ont de toute évidence pas dissuadé les étudiants des Ecoles normales supérieures des enseignants de poursuivre leur grève. A l'ENS de Kouba, les protestataires ont totalement barricadé l'accès à l'enceinte de l'établissement, munis de banderoles hostiles à l'administration.