La Tunisie comme l'Algérie ont scellé leur destinée au coeur de la guerre de Libération nationale Le 8 février 1958, l'Algérie et la Tunisie ont définitivement scellé leur fraternité dans le sang de leurs martyrs. La Tunisie a gardé ses frontières avec l'Algérie ouvertes au plus fort de la décennie noire algérienne. Le geste de Tunis a été plus qu'apprécié par les Algériens qui y ont vu un signe de grande fraternité. Une vingtaine d'années plus tard, affaiblie par sa «révolution du Jasmin», la Tunisie a trouvé à ses côtés, une Algérie reconnaissante qui l'a épaulée financièrement et politiquement. Les Tunisiens ont trouvé à leurs côtés leurs frères algériens qui, pour le coup, ont fait du tourisme militant et fraternel. Les deux pays ne se sont pas effondrés et construisent, chacun à sa manière et à son rythme, leurs démocraties et consolident leurs Etats. Cette réciprocité dans le soutien mutuel n'est pas nouvelle dans l'histoire des deux nations. La Tunisie comme l'Algérie ont scellé leur destinée au coeur de la guerre de Libération nationale. L'aide matérielle, politique et humaine de la Tunisie, à l'endroit de l'Algérie combattante est symbolisée par un événement dramatique. Il s'agit du bombardement par l'aviation française du village tunisien de Sakiet Sidi Youcef, dans le but de casser le lien algéro-tunisien en usant de la terreur. Mais c'est tout le contraire qui s'est produit. Le 8 février 1958, l'Algérie et la Tunisie ont définitivement scellé leur fraternité dans le sang de leurs martyrs. La guerre de Libération s'est poursuivie sur quatre longues années après les bombardements, et les martyrs de Sakiet Sidi Youcef ont alimenté cette fraternité aujourd'hui encore sans faille. 60 années jour pour jour, les deux nations se rencontrent sur les lieux du drame pour commémorer les martyrs algériens et tunisiens tombés sous les bombes du colonialisme. Les deux gouvernements qui tiennent à donner à cette commémoration son caractère historique de premier plan, savent certainement que les citoyens des deux pays accordent une importance capitale à l'entretien de ce souvenir, dont l'écho s'est fait entendre durant les années 90 et plus près de nous entre 2011 et 2017. Les Etats suivent leurs peuples et élèvent la commémoration au rang de devoir national. Pour cause, côté algérien, c'est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui se déplacera aujourd'hui en Tunisie pour coprésider avec son homologue tunisien, Youcef Chahed, les cérémonies commémoratives. Accompagné des ministres des Moudjahidine, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et du secrétaire général de l'Organisation nationale des Moudjahidine, Ahmed Ouyahia apporte par sa présence toute l'importance qu'accorde l'Algérie à cette date du 8 février 1958. Cela au plan politique. Sur le terrain, il y a lieu de noter le riche programme mis sur pied par le ministère de la Défense nationale à l'occasion de ce soixantenaire. «A l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire des évènements de Sakiet Sidi Youcef, et en hommage à nos valeureux martyrs, qui se sont sacrifiés corps et âmes, aux côtés de leurs frères tunisiens, à Sakiet Sidi Youcef, le ministère de la Défense nationale organise, du 7 au 8 février 2018, un riche programme d'activités commémoratives, au niveau du musée central de l'Armée, défunt président Chadli Bendjedid», note un communiqué du MDN. Il s'agit d'une «occasion pour commémorer les valeurs et les principes de notre glorieuse guerre de Libération et une date mémorable, à travers laquelle se consolide l'esprit d'appartenance nationale et se renforcent les liens de rapprochement et de fraternité entre les deux peuples frères, réunis par un passé commun, riche de victoires, d'héroïsme et de mémoire commune», relève la même source.