Le projet de loi sur la santé sera débattu sous haute tension La commission parlementaire de la santé, du travail et des affaires sociales au niveau de l'APN n'a pas apporté des changements de fond dans le contenu du projet sur la santé. Le service civil sera maintenu. Cette revendication chère aux médecins résidents ne sera pas supprimée de la nouvelle loi sur la santé. Comme il fallait s'y attendre, la commission parlementaire de la santé, du travail et des affaires sociales au niveau de l'APN, n'a pas apporté des changements de fond dans le contenu. «Nous avons apporté beaucoup de changements dans la forme», a affirmé le président de la commission, Mohamed Bouabdellah. Contacté par nos soins, ce dernier a expliqué que la décision du service civil n'est pas du ressort de la commission. Les médecins résidents qui ont saisi cette occasion pour faire pression sur les députés en les poussant à revoir cette décision, n'ont pas eu gain de cause, malgré le mouvement de grève mené depuis plusieurs mois et la marche tenue à Alger, mais en vain. «Ce n'est pas à travers une loi que nous répondrons aux revendications des médecins résidents», a soutenu notre interlocuteur en précisant que la décision est prise par voie réglementaire. Cependant, Bouabdellah assure que la commission de la santé va faire des recommandations pour l'amélioration du service civil et la prise en charge des médecins résidents. Interpellé sur la gratuité des soins qui risque d'être remise en cause, selon certains professionnels, Bouabdellah a levé toute ambiguïté sur cette question. «l'Etat n'abandonnera jamais de prendre en charge les soins», a-t-il certifié. Se voulant convaincant, notre interlocuteur a affirmé que la gratuité des soins est une ligne rouge pour l'Etat. Arguant ses propos, Bouabdellah avance que la nouvelle loi comporte de nouvelles mesures au profit des citoyens. Après plusieurs audiences, la commission de la santé a finalisé l'examen du projet. Selon son président, la commission est en train d'élaborer le rapport préliminaire qui sera présenté aux députés. Le débat de ladite loi va intervenir probablement au courant de ce mois, au plus tard en avril. Composé de 470 articles, le projet de loi a fait l'objet d'une large consultation. Des professionnels, des syndicats et des intervenants dans le secteur ont été conviés par la commission, en vue d'enrichir le contenu, sans pour autant chambouler la démarche du gouvernement. Ce qui est certain, le débat en plénière risque d'être houleux. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière sera devant un exercice difficile. Des députés de l'opposition ne vont pas l'épargner de critiques en lui imputant l'entière responsabilité de la situation de pourrissement que traverse le secteur. Les syndicats risquent également de saisir cette occasion pour revenir à la charge et faire pression sur les pouvoirs publics. L'intersyndicale a lancé déjà un appel à une grève générale le 4 avril prochain. Devant l'absence d'une solution au problème de fond, le collectif Camra maintient sa grève. Ce dernier brandit même le risque d'une année blanche au cas où la tutelle n'arrive pas à trouver de solution. Ce mouvement va tenir prochainement une assemblée générale pour décider des actions à entreprendre. Tous ces éléments laissent déduire que le projet de loi sur la santé sera débattu sous haute tension.