Nouvelle ère. L'intelligence artificielle est en grand débat à l'international. A l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (Usthb), la directrice du laboratoire de recherche en intelligence artificielle, Habiba Drias, monte au créneau pour préciser que «L'Algérie devrait se préparer, dès aujourd'hui, aux métiers d'avenir liés à l'intelligence artificielle, car c'est une exigence pour le développement économique et sociétal du pays et un investissement d'avenir.» De quoi s'agit-il? Le monde du travail est en train de changer radicalement. La révolution numérique qui est en cours sur l'ensemble de la planète, bouleverse à vive allure, la façon dont l'humanité a fonctionné jusque- là. Toutes les activités qu'elles soient politiques, économiques, sociales ou culturelles seront à l'avenir revues et corrigées dans leurs fonctionnements. Il y a une dizaine d'années, il était question de l'économie du savoir. D'autres évoquaient une «société de l'information». D'autres encore préféraient parler de robotisation. Tous avaient à l'esprit la domination des nouvelles technologies dans la vie quotidienne de l'entreprise à l'échelle mondiale. Pour rendre le sujet plus compréhensible, citons l'exemple de l'introduction des documents biométriques dans le fonctionnement de notre administration. Pas seulement, en réalité puisque même l'interconnexion et la mise en réseau des structures de l'Etat fait partie de l'irruption de l'intelligence artificielle dans de très nombreux domaines où la présence physique de l'homme était incontournable. Et c'est précisément cette façon de travailler qui est en voie de disparition. L'homme sera remplacé par la machine à qui il léguera une partie de son intelligence. Des emplois traditionnels vont disparaître. De nouveaux emplois vont apparaître. Il ne faut pas y voir une courbe négative du chômage pour peu que la société soit préparée au «basculement» annoncé. Prenons un autre exemple qui n'est pas pour l'immédiat, mais inévitable à terme. Les voitures sans chauffeur ne font pas partie de la science-fiction. Le jour arrivera où le métier de chauffeur disparaîtra. Il sera remplacé par des techniciens qui, à partir d'une salle de contrôle, suivront le trafic de ces voitures intelligentes. Dans l'industrie aussi, la robotisation qui est déjà bien engagée atteindra des proportions qui obligeront l'homme à s'adapter à la nouvelle situation. Tout ceci et dans tous les pays du monde y compris en Algérie, les méthodes d'éducation, de formation et de transmission du savoir vont devoir changer. Pour préparer la population active «aux métiers d'avenir liés à l'intelligence artificielle» comme le note si bien Mme Drias. L'encouragement, chez nous, à la création de start-up, est déjà un signe de prise de conscience par le gouvernement du phénomène. C'est un défi que les Algériens ne pourront relever qu'avec un système éducatif de qualité. C'est le combat actuel de Mme Benghabrit qui implique l'adhésion de tous les Algériens. Sans exception!