La chose est désormais sûre et certaine: le monde brûle! Et les mesures préconisées par la COP 21, même si elles ont beaucoup de mal à se concrétiser par ailleurs, ne sont plus qu'un cautère sur une jambe de bois. Le Groupe international d'experts sur l'évolution du climat (Giec) a franchi un nouveau palier hier en sonnant le tocsin sur la question de la température affectant le globe terrestre. Dans un rapport aux termes extrêmement sévères, les experts lancent un avertissement sur la lente, mais inexorable, augmentation devant progresser en une décennie, de 2030 à 2050, de plus d'un degré et demi, au cas où des mesures drastiques ne sont pas appliquées séance tenante par l'ensemble des Etats. Le monde est ainsi prévenu que, faute de décisions urgentes et nécessaires, nous courons bel et bien à la catastrophe, la question posée n'étant plus, comme on l'imagine souvent, de savoir quel monde on va laisser à nos enfants, mais plutôt quel va être la fin du monde où nous vivons nous-mêmes! Nous sommes en effet à la veille d'un big bang écologique, économique et social et si rien n'est fait sans délai, nous courrons tout droit vers l'apocalypse. Un pays peut peut-être prendre quelques mesures et s'essayer à réparer quelque peu les dégâts, mais le danger plane sur l'ensemble des continents, sans distinction aucune, et, pour cela, il requiert de grandes et courageuses décisions de la communauté internationale dans son ensemble, à même d'assurer une forme de reconquête de notre espace vital. Les effets du changement climatique sont là et bien là. Nous les vivons désormais de manière quasi quotidienne et c'est valable quelle que soit la région du monde ou les pays. Les outils d'une stratégie offensive contre la menace induite par ces changements existent et ils sont connus comme sont connus les principaux facteurs du réchauffement qui menace l'humanité. Ceux-ci sont constitués essentiellement par les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon...notamment) dont certaines puissances économiques abusent dans leur consommation à volonté. Combien de gens savent, par exemple, qu'Internet à lui seul représente 8% de la consommation des énergies fossiles distribuées sur les marchés internationaux? Dans le rapport évoqué, fruit de la COP-21 qui a eu lieu à la fin de l'année 2015, à Paris, et finalisé, voici tout juste une semaine à Incheon, en Corée du Sud, le groupe international mandaté atteste qu'une augmentation de 1,5 degré C entraînera inévitablement des risques extrêmes pour la planète tout entière ainsi que pour l'humanité. Le document comporte nombre de recommandations comme un reboisement de grande envergure partout où cela est possible. «Limiter le réchauffement à 1,5 C est possible dans le cadre des lois de la chimie et de la physique, mais pour y parvenir, il faudra des changements sans précédent», y est-il constaté, avec cette mise en garde solennelle qu'une augmentation des températures moyennes, d'ici la fin du siècle, même en-deçà de 2° C, ramènera immanquablement l'humanité aux niveaux préindustriels.