Le 13ème Salon international de l'optique et de la lunetterie, le «Siol'19» qui a ouvert jeudi ses portes au niveau de l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de la restauration (Eshr) de Aïn Benian (Alger), prend fin aujourd'hui.Cette manifestation économique, de haute facture, qui s'est déroulée à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie et de la restauration (Eshr) de Aïn Bénian (Alger), s'oriente de plus en plus vers le professionnalisme et grandit d'année en année, depuis sa première édition de 1994. Quelque 50 exposants participent cette année à ce salon spécialisé, une véritable vitrine qui s'offre au public et aux professionnels-visiteurs pour comprendre, selon son dynamique organisateur, Rachid Hassas l'évolution ascendante de cette filière marquée par la présence de nombreuses marques de lunettes, de lentilles, d'équipements nouveaux qui intéressent lunetiers, fabricants, distributeurs, représentants de firmes étrangères, importateurs… Ainsi, l'histoire de l'optique sera racontée à travers de multiples stands, ses modèles emblématiques fabriqués et utilisés par les lunetiers, les optométristes et ophtalmologistes. C'est là, se plait à faire remarquer Hassas, une belle manière de « regarder dans le rétroviseur » pour comprendre l'évolution de cette filière en Algérie qui voit son circuit de distribution, évoluer vers la mode, en ne plus se cantonnant seulement au circuit des boutiques d'opticiens. Hassas a confié à L'Expression que des discussions sont menées avec le représentant marocain, présent à cette édition, sur le projet de lancer un «Salon maghrébin professionnel» de cette filière intéressante et fort utile à plusieurs titres. Cette éventualité avait été déjà abordée lors de la précédente édition avec le représentant tunisien. Né pour servir les professionnels du domaine de montures optiques, solaires, verres, contactologie (médicale et esthétique), matériels instruments d'optique, le Siol se veut être, selon son organisateur, un «véritable réservoir d'innovations» tout en proposant, depuis sa naissance en 1994, de nouvelles idées de communication en particulier dans la création de stratégies de marketing et d'échanges entre gens du métier. Il faut savoir qu'à fin septembre 2018, il a été recensé seulement 544 opticiens conventionnés avec la Cnas. Les pathologies de l'œil, telles que le strabisme et l'amblyopie, avaient été abordées lors de la précédente rencontre par des professionnels qui avaient recommandé que la protection contre les rayons UV soit un enjeu de santé publique.Les lunettes «made in Algeria» sont normalement remboursées par la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), et dans ce sens, 544 opticiens sur les 1500 opérateurs ont déjà signé une convention avec ladite caisse. «La Cnas ne remboursera que les produits fabriqués localement de façon à encourager les fabricants locaux et éviter des importations, d'une part, et répondre à la forte demande du marché, d'autre part. Aujourd'hui, au moins une dizaine d'investisseurs sont engagés dans cette nouvelle industrie.» La lunetterie en Algérie est gangrenée par l'informel et la contrefaçon. Ainsi, pas moins de 11 millions de lunettes contrefaites ont été saisies par les services des douanes au niveau des ports d'Algérie en moins de dix ans, a-t-on révélé il y a quelque temps, auprès des services des douanes algériennes (Dgda). Durant l'année 2017, plus de 700.000 lunettes de contrefaçon, importées illégalement à partir des pays d'Asie et de Dubai, ont été saisies. «Tous les produits de la lunetterie et de l'optique sont touchés par la contrefaçon, y compris les lentilles de vue, les montures, les verres, les produits d'entretien, mais aussi les lunettes de soleil frauduleusement introduites sur le sol algérien depuis des pays subsahariens, via les frontières terrestres». Le port d'Alger occupe la première place de la contrefaçon, suivi de ceux d'Oran, Béjaïa et Skikda, les services douaniers «n'intervenant que sur alerte du titulaire du droit de la propriété intellectuelle de la marque». Si l'opticien devient «visiteur et client» des Siol, il est à déplorer la prédominance de la culture commerciale au détriment de la professionnalisation. Il existe, à l'échelle nationale, quelque 1.365 magasins d'opticiens agréés et quelque 1.200 autres qui ne le sont pas.