Un immense saut vers les sommets : avec un sixième Ballon d'or décroché lundi, Lionel Messi a continué à forger son mythe en 2019, celui d'une « Puce » argentine discrète et réservée devenue une légende du football. à 32 ans, quatre ans après son dernier sacre, le petit lutin né à Rosario (Argentine) a remporté son sixième Ballon d'or, grâce à une année 2019 ordinaire pour lui, extraordinaire pour les autres, rythmée par les records, dans la lignée de son incroyable carrière. Avec ce 6e titre de meilleur joueur de la planète, glané lundi à Paris devant les stars de Liverpool Van Dijk (2e) et Mané (4e), et son éternel rival Cristiano Ronaldo (3e), Messi est désormais seul au monde. « La Pulga » (la Puce) se retrouve perchée tout là-haut, devant des légendes comme Cruyff, Platini, Van Basten (3 Ballons d'or chacun) et surtout, donc, devant Ronaldo (5 Ballons d'or). Le petit lutin « Leo » (1,6 9 m, 72 kg), devenu capitaine du FC Barcelone en juillet 2018 après le départ d'Andrés Iniesta, a encore une fois marqué la planète football en 2019 par son talent et son sens du collectif. Après son 10e titre de champion d'Espagne remporté en mai avec le club catalan, Messi a inscrit un doublé en demi-finale aller de Ligue des champions contre Liverpool à l'aller (3-0), marquant au passage son 700e but au Barça, mais a été éliminé au retour à Anfield (4-0). Avec 36 buts inscrits, le meilleur attaquant de l'année 2019 selon l'UEFA a remporté son 6e Soulier d'or européen (record absolu), qui récompense le meilleur buteur tous championnats confondus. Quand la planète football avait découvert Messi, elle s'était émue du destin de ce gamin qui avait des problèmes de croissance et qui avait quitté Rosario à 13 ans pour trouver à Barcelone un club qui finance son traitement médical. Lancé en équipe première en 2004, l'attaquant a décroché quatre Ligues des champions (2006, 2009, 2011, 2015), devenant le joueur le plus titré du club (35 trophées, dont 10 Ligas, 4 Ligues des Champions, 6 coupes du Roi, 3 Mondiaux des clubs et 3 Supercoupes d'Europe). Malgré un léger trou d'air en 2013-2014 avec l'irruption des blessures, les records ont continué à tomber, un à un : meilleur buteur du Barça (614 buts et 240 passes décisives), meilleur buteur de la Liga (428), recordman du nombre de buts sur une année civile (91 en 2012)... Après 700 matchs joués sous le maillot blaugrana (il a passé cette barre la semaine passée lors de son récital contre Dortmund, 3-1), Messi a signé un exercice 2018-2019 efficace, pour s'offrir son 6e Ballon d'or (2009, 2010, 2011, 2012, 2015, 2019). Il reprend donc son bien, après avoir laissé le Croate Luka Modric s'immiscer en 2018 dans le règne sans partage qu'il menait avec son meilleur ennemi Cristiano Ronaldo depuis 10 ans (lauréat en 2008, 2013, 2014, 2016, 2017). Peu d'ombres au tableau de la taciturne star argentine. Le fait de n'avoir plus gagné de C1 depuis quatre ans, peut-être. De n'avoir rien gagné avec l'Argentine, sans doute, même si le champion olympique 2008 a atteint les finales du Mondial-2014 et de la Copa America en 2007, 2015 et 2016, ce qui met sa place de numéro un dans le coeur des Argentins en balance avec la fantasque légende Diego Maradona, qui avait mené l'Albiceleste vers le titre mondial en 1986. Goût du jeu, timidité touchante et souri re enfantin ont valu à l'Argentin une image beaucoup moins « bling-bling » que celle de son grand rival Cristiano Ronaldo, transféré l'an dernier du Real Madrid à la Juventus de Turin, et 3e du classement du Ballon d'or 2019. Cela aurait pu changer avec sa condamnation à 21 mois de prison (qu'il ne purgera pas) et 2,1 millions d'euros d'amende prononcée par la Cour suprême espagnole en 2017 pour fraude fiscale, quelques semaines avant son mariage avec Antonella, son amie d'enfance. Malgré ces démêlés, les années ont offert au petit lutin de Rosario, papa de trois garçons (Thiago, Mateo et Ciro) des titres et desrecords, de nombreux tatouages, une barbe désormais bien fournie, et, avec ce 6e Ballon d'or, une place intouchable de légende vivante dufootball. Consécration de Modric en 2018 : Un « vrai vol » selon Chiellini Absent de la cérémonie à Paris lundi soir, comme son compère Ronaldo, le défenseur central de la Juventus, Giorgio Chiellini, a poussé un violent coup de gueule contre le Real Madrid et les organisateurs du Ballon d'or… pour l'année 2018 ! Quand Luka Modric avait été sacré. « Le vrai vol, c'est l'année dernière lorsque le Real Madrid a décidé de ne pas le faire gagner à Cristiano Ronaldo. C'était évident et bizarre. Modric n'était même pas dans la meilleure saison de sa carrière. Ils lui ont donné car le Real ne voulait pas que CR7 le gagne. Selon la logique, Mbappé ou Griezmann auraient dû le remporter », a accusé le Bianconero sur la chaîne Sky Italia. Cependant, Chiellini ne remet pas en cause le scrutin cette année. « Ils ont tous réalisé une grande saison. (…) Et puis il y a Messi qui est toujours très bon avec le Barça. (...) Cette année, c'était difficile. Choisir entre eux, c'est comme choisir entre Federer, Nadal et Djokovic… » Dans une vidéo envoyée à France Football : Mané reste beau joueur Annoncé parmi les favoris, Sadio Mané n'a terminé que quatrième au classement du Ballon d'or 2019, juste derrière Cristiano Ronaldo. De quoi provoquer la colère de nombreux internautes. Mais de son côté, l'attaquant de Liverpool est resté beau joueur dans une vidéo envoyée à France Football. « Je voulais être là avec vous, mais malheureusement mon calendrier ne me le permet pas puisque j'ai un match mercredi, a confié le Sénégalais avant le derby contre Everton en Premier League, ce soir. Je dis bravo au vainqueur. On se donne rendez-vous l'année prochaine, j'essaierai d'être là, peut-être pour soulever le Ballon d'Or. » Certains diront que Mané ne pourra pas faire beaucoup mieux que la saison dernière… Trophée Kopa : Juste récompense pour De Ligt Premier vainqueur de l'histoire du trophée Kopa l'an passé, Kylian Mbappé est désormais trop grand pour postuler à ce titre honorifique. Pour lui succéder, la FIFA a dressé une liste de 10 jeunes joueurs. On retrouvait là des jolis noms avec des éléments ayant déjà réalisé quelques performances de taille sur la planète football, en plus d'avoir affolé le marché des transferts l'été dernier pour certains d'entre eux. Deux grands favoris se dessinaient, entre João Felix (Benfica puis Atlético/Portugal) Matthijs de Ligt (Ajax puis Juventus/Pays-Bas) João Felix et Matthijs de Ligt. Le Portugais a porté Benfica la saison passée, et célébré ses premières sélections en équipe nationale, avant de filer du côté de l'Atlético de Madrid contre 126 millions d'euros Pour le Néerlandais, la donne est à peu près la même. Auteur d'un parcours bluffant en Ligue des Champions, où il a mené l'Ajax en demi-finale avec le brassard autour du bras, le défenseur central a ensuite filé du côté de la Juventus contre un chèque de 80 millions d'euros. Dans ce duel très attendu, c'est l'international néerlandais qui l'a emporté. Ce trophée vient récompenser ce talent très précoce. Trophée Yachine : Alisson premier lauréat Pour la première fois de son histoire, le magazine France Football a décidé de récompenser individuellement les gardiens de but lors de la cérémonie du Ballon d'or 2019. Et pour ce trophée Yachine - en hommage au gardien russe qui a été sacré Ballon d'or en 1963 - ils étaient dix à concourir pour le titre. Si Thibaut Courtois (Real Madrid) et David De Gea (Manchester United) n'ont pas été sélectionnés après des saisons décevantes, cela n'a pas été le cas d'Alisson Becker. Eblouissant avec le Liverpool et le Brésil, il était le principal favori. La concurrence venait surtout de Jan Oblak (Atletico de Madrid), Marc-André ter Stegen (FC Barcelone) et Ederson Moraes (Manchester City). Finalement, Alisson a reçu le plus grand nombre de votes. Il a séduit un panel de journalistes internationaux pour l'ensemble de son année 2019. Avec 13 clean-sheet sur l'année 2019 avec Liverpool et 6 avec le Brésil, il a été autant déterminant en sélection qu'en club. Bien plus solide que le pauvre Loris Karius qui avait plombé Liverpool lors de la saison 2017-2018, l'ancien joueur de l'AS Roma a sauvé les Reds a plusieurs reprises. On se souvient notamment de ses arrêts en Ligue des Champions contre le FC Barcelone en demi-finale et Tottenham en finale, mais aussi lors des victoires en Premier League face à Chelsea (2-0) et Tottenham (2-1). Il a aussi livré une excellente saison de tirs au but contre le Paraguay (0-0/4-3 aux tirs au but) en quart de finale de Copa America avant de dégoûter les attaquants argentins et péruviens en demi-finale et finale. Une juste récompense pour un joueur qui aura parfaitement rentabilisé les 62,5 millions d'euros dépensés à l'été 2018 par le club de la Mersey pour s'acheter ses services. Becker est une référence mondiale, Dida, Julio Cesar et Taffarel ont trouvé leurs successeurs. Ballon d'or féminin : Rapinoe haut la main Championne du monde avec les Etats-Unis, Megan Rapinoe obtient le deuxième Ballon d'or féminin de l'histoire. La France l'a découverte l'été dernier lors de la Coupe du monde. Incontournable d'une sélection américaine qui a remporté un nouveau titre mondial, Megan Rapinoe, qui a accroché une deuxième étoile à son palmarès, incarne ce football féminin qui s'émancipe et qui a enfin davantage de visibilité. Attaquante du Reign FC, club situé dans l'état de Washington de l'autre côté de l'Atlantique, Rapinoe inscrit logiquement son nom dans la légende du foot féminin en remportant le Ballon d'or France Football. À 34 ans, elle succède à Ada Hegerberg, lauréate du tout premier BO féminin en 2018.
Le palmarès complet Ballon d'Or masculin 1. Lionel Messi (ARG/FC Barcelone) 2. Virgil van Dijk (NED/Liverpool) 3. Cristiano Ronaldo (POR/Juventus Turin) 4. Sadio Mané (SEN/Liverpool) 5. Mohamed Salah (EGY/Liverpool) 6. Kylian Mbappé (FRA/PSG) 7. Alisson Becker (BRE/Liverpool) 8. Robert Lewandowski (POL/Bayern Munich) 9. Bernardo Silva (POR/Manchester City) 10. Riyad Mahrez (ALG/Manchester City) Ballon d'Or féminin 1. Megan Rapinoe (USA/Reign FC) 2. Lucy Bronze (ENG/Lyon) 3. Alex Morgan (USA/Orlando Pride) 4. Ada Hegerberg (NOR/Lyon) 5. Viviane Miedema (NED/Arsenal) 6. Wendie Renard (FRA/Lyon) 7. Sam Kerr (AUS/Chicago Red Stars) 8. Rose Lavelle (USA/Washington Spirit) 9. Ellen White (ENG/Manchester City) 10. Dzsenifer Marozsan (GER/Lyon) Trophée Kopa 1. Matthijs de Ligt (NED/Ajax puis Juventus) 2. Jadon Sancho (ENG/Borussia Dortmund) 3. Joao Felix (POR/Benfica puis Atlético de Madrid) Trophée Yachine 1. Alisson Becker (BRE/Liverpool) 2. Marc-André ter Stegen (GER/FC Barcelone) 3. Ederson (BRE/Manchester City)