«Le Centre arabo-africain d'investissement et de développement (Caaid) est devenu l'un des rares regroupements d'opérateurs économiques privés œuvrant pour attirer des investisseurs étrangers en Algérie. » L'Expression : Pouvez-vous nous faire une présentation du Centre arabo-africain d'investissement et de développement (Caaid) ? Amine Boutalbi : Créé en 2011, le Centre arabo-africain d'investissement et de développement est un carrefour d'affaires et un réseau d'opportunités qui a pour objectif de favoriser la rencontre et l'échange de compétences, la création de nouvelles formes de collaboration et de partenariats durables et l'établissement de liens commerciaux intra-régionaux et internationaux. Il est basé sur le principe du partenariat gagnant-gagnant. Ainsi, ce Centre se propose pour promouvoir les investissements, d'organiser des forums et expositions, de planifier des rencontres bilatérales (B2B) et d'assurer la coopération continue entre les parties. Le Caaid accompagne des délégations d'hommes d'affaires pour participer dans différentes foires et expositions à l'étranger. Il dispose d'une trentaine de représentations installées à travers plusieurs pays du monde. Vous avez relevé que des investisseurs étrangers attendent de nouvelles mesures, de quoi s'agit-il ? Concernant la règle du 51/49 %, dont la suppression a été officialisée par la loi de finances 2020, il faut qu'elle soit accompagnée par des mesures et des mécanismes clairs pour permettre aux investisseurs étrangers d'intégrer le marché algérien en toute confiance, nous appelons, dans ce cadre, à ce qu'il y ait des facilitations, notamment au niveau administratif. Nous souhaitons que le gouvernement et l'ensemble des organismes nationaux de soutien accompagnent ces investisseurs. Car, aujourd'hui, des opérateurs économiques étrangers sont en quête de partenaires locaux pour investir en Algérie dans les secteurs de la santé, de l'agriculture, du tourisme… Depuis qu'il y a eu la promulgation d'une nouvelle loi sur l'investissement chez nous, ce qui signifie abolir la règle du 51/49 %, l'Algérie a connu une forte participation à des manifestations économiques et de nombreuses négociations dans les pays arabes et dans le monde, afin que ceux-ci soient intéressés par des investissements directs dans notre pays. Nous espérons maintenant qu'il y aura de nouveaux textes au Journal officiel, des documents, mais aussi des procédures allant dans le sens d'expliquer et de faciliter l'application de la nouvelle réglementation car c'est le seul moyen pour attirer les investissements. Pouvez-vous nous faire part des projets d'investissement en Algérie, émanant de Chambres de commerce ou autres entités étrangères ? Comme nous l'avons dit, tous les pays et hommes d'affaires arabes et européens sont intéressés pour un investissement direct en Algérie. À titre illustratif, il faut savoir que la Chambre jordanienne de commerce et d'industrie promet un investissement, à travers 20 opérateurs, pour un montant dépassant les 10 millions de dollars. Il a déjà été fait part aussi de l'engagement de l'ambassadeur ukrainien en vue de ramener plus de 30 investisseurs de son pays. C'est de bon augure Sur un autre plan, le marché africain devrait s'ouvrir en juillet prochain et l'Algérie est, en particulier, la grande porte d'entrée du continent. Dans ce contexte, notre pays doit se préparer à entrer dans la zone de libre-échange, à un moment où l'Afrique, qui compte 1,2 milliard d'habitants se dirige vers l'agenda 2063. Que proposez-vous comme solutions pour attirer des investisseurs étrangers en Algérie ? Je souhaiterai un meilleur accompagnement du gouvernement, avec, entre autres, des facilitations dans l'octroi des visas, lequel sera un gage de confiance et une accélération certaine du rythme des IDE. Cet accompagnement passera également par l'application rapide des dispositions portant surpression de la règle du 51/49 %, ainsi que la définition des secteurs stratégiques. Par ailleurs, pour la pénétration commerciale au marché africain - relevant de l'importance de l'Agenda continental à l'horizon 2063 - il est, aujourd'hui, temps de clarifier la vision de notre pays. Avec l'existence de lobbies étrangers en Afrique qui essaient, en déployant leur diplomatie économique, attirer les investissements en leur faveur, l'Algérie doit avoir son mot à dire dans le continent de façon à s'attribuer une partie de ces investissements. Vous organiserez un séminaire international dans l'objectif de concrétiser des promesses d'investissement en Algérie, pouvez-vous nous en parler un peu plus ? Le séminaire est placé sous le thème « des solutions économiques 2020-2030 ». Il sera organisé par le Caaid en présence d'experts économiques, anciens ministres, directeurs de banques, ambassadeurs et universitaires. Cette rencontre économique internationale qui aura lieu du 28 au 30 mars prochain, verra la présence d'environ 300 opérateurs économiques étrangers représentant des pays arabes, africains, européens et asiatiques. Le séminaire vise à engager une réflexion et à proposer une série de solutions et de réformes nécessaires pour stimuler la croissance et la diversification de l'économie, et ce, par l'annulation des obstacles bureaucratiques et la suppression des barrières législatives, ainsi que par de nombreuses mesures incitatives et fiscales, notamment à travers la révision des dispositions incluses dans la loi de finances pour l'année 2020. Il sera également question de mettre la lumière sur tout ce qui pourra être inclus comme procédures dans la loi de finances complémentaire, de manière à améliorer la vie économique. Ce symposium comprend un objectif fondamental, qui est de formuler une stratégie claire pour être une force de suggestion, il se terminera par une série de recommandations qui pourraient être un ajout important au système économique. A cette occasion, je lance un appel au gouvernement algérien pour faciliter l'accès au marché pour les investisseurs étrangers, et comme je l'espère aussi, le gouvernement accompagnera ces investisseurs.