L'Expression: Comment vous-êtes vous organisés dès le début? Docteur Ahmed Habet: En fait, l'idée de nous organiser a pris forme avant même l'apparition de la pandémie à Tigzirt et Iflissen. Dès l'apparition des premiers cas à Blida. Faire face à une situation jusque-là nouvelle nécessite l'apport de plusieurs partenaires, essentiellement ceux activant dans le secteur médical. Nous avons appréhendé l'organisation de la cellule en globalité. Nous avons privilégié, étant spécialistes, le côté médical pour maitriser la situation d'abord au niveau des structures de santé. En quoi ont consisté vos premières actions? Nous avons d'abord, pris en charge le côté médical. Au niveau de l'EPH de Tigzirt, nous nous sommes organisés en conséquence pour faire face à cette nouvelle situation. En collaboration étroite avec les comités de villages, très solidaires, nous avons doté le personnel médical de toutes les conditions de sécurité nécessaires dans l'exercice de leurs tâches professionnelles. Actuellement, après une pression terrible, la propagation de la pandémie est endiguée depuis le 11 avril. Il ne reste plus qu'un seul cas hospitalisé à l'EPH de Tigzirt. Parallèlement, le comité Covid-19 est aussi présent sur le terrain? Nous sommes un groupe très présent sur le terrain. Dès le début de la crise nous avons pris en charge la désinfection, la sensibilisation. Nous avons mis en place une cellule d'écoute pour prendre en charge les malades chroniques, surtout pour le renouvellement de leurs ordonnances. Nous avons sécurise le transport des malades suspects avec une écoute médicale permanente en direction de leurs parents grâce à nos délégués médicaux. La population a-t-elle été à vos côtés? Oui constamment. Ce sont les comités de villages qui ont doté l'hôpital de Tigzirt de plusieurs moyens qui n'étaient pas disponibles avant la pandémie. Les émigrés, pour leur part, nous ont approvisionnés en argent. Aussi, pour prendre en charge le côté social de la situation, nous avons mis en place une banque alimentaire en direction des personnes atteintes pour prendre en charge leurs besoins. Nous avons aussi dès le début pris en charge le côté psychologique pour dédramatiser la situation et sensibiliser les villageois sur le nécessaire dépistage. Nous avons pris en charge la sécurité lors des enterrements des morts en déléguant six personnes qui supervisent la dotation des familles touchées de cercueils en aluminium. La situation actuelle est totalement maîtrisée? Depuis le 11 avril, il n'y a plus de cas nouveaux. Une personne encore atteinte est hospitalisée à l'EPH de Tigzirt. Seulement, il y a des foyers aux alentours comme Dellys et Azeffoun. Des réunions se tiennent toujours avec les comités de villages. Nous prévoyons le lancement d'une opération bavette pour tous. On va doter tous les citoyens de la daira de Tigzirt de masques. On achète la matière nous-mêmes avec les dons en argent. Actuellement, nous sommes à 5 000 bavettes. Propos recueillis par