Comment va le baril au lendemain de ce rendez-vous? Pas trop bien a priori. Les prix du Brent, référence du pétrole algérien, semblent vouloir faire du surplace, malgré une nouvelle diminution des stocks américains. L'évolution de la courbe des cours de l'or noir s'apparente à celle du Covid-19 que connaît le pays ces derniers jours. Tantôt en dents de scie, tantôt droite. La situation ne semble guère s'arranger, quand bien même elle ne s'est pas davantage détériorée. Les prix du pétrole s'apprêtent à terminer la semaine sur une baisse. Non loin des 45 dollars, cependant, ce qui est malgré tout loin de faire les affaires de l'Algérie, qui a besoin au moins d'un baril à 80 dollars pour faire face à ses équilibres budgétaires, tout en maintenant sa politique de rationalisation des dépenses. C'est dire si la Conférence nationale sur le Plan de relance économique qui s'est tenue, tombait à point nommé pour que le gouvernement apporte un correctif à la gestion des affaires du pays. Mettre un trait définitif sur la rente pétrolière à laquelle il s'est adossé depuis l'accession à son indépendance. La dépendance à l'or noir en particulier, aux exportations d'hydrocarbures autant excessive que nocive, est excessive. Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1962 ont en fait l'amère expérience. Il y a eu des assises de stratégie industrielle, de l'agriculture, du tourisme... Des initiatives sans lendemain. Elles sont restées lettre morte. L'Algérie demeure face au dilemme de la dépendance au pétrole. Cette fois-ci, le taureau est pris par les cornes. Les résolutions prises lors de la Conférence nationale sur le Plan de relance économique doivent projeter le pays sur un modèle économique qui doit le sortir de la malédiction de la rente pétrolière. La volonté politique est ferme et réelle. Le président de la République n'a pas été par quatre chemins. Sortir de la dépendance aux exportations des hydrocarbures est vital. Le constat est sans détours. La dépendance quasi totale de l'économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l'intelligence et l'esprit d'initiative», a lancé le chef de l'Etat. À partir des deux prochaines années, la dépendance aux hydrocarbures devra être réduite d'au moins 80%, a souligné Abdelmadjid Tebboune. Les exportations hors hydrocarbures doivent exploser. Le président de la République fixe la cible. Il est impératif d'augmenter les «exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars, d'ici fin 2021», contre les 2 milliards de dollars actuels, a déclaré le premier magistrat du pays à l'ouverture de la Conférence nationale sur le Plan de relance d'une économie nouvelle, dont les travaux avaient débuté, le 18 août, au Palais des nations. Une rencontre à laquelle ont pris part les membres du gouvernement, les partenaires sociaux, des organisations syndicales et patronales, des personnalités indépendantes, des experts nationaux vivant en Algérie et établis à l'étranger.