L'Arabie saoudite souhaite une solution «juste» pour les Palestiniens, a indiqué le roi Salmane par téléphone au président américain Donald Trump, qui a félicité le royaume pour avoir ouvert son espace aérien à des vols entre Israël et les Emirats arabes unis. Le roi saoudien a insisté sur «le désir du royaume de parvenir à une solution durable et juste pour la cause palestinienne pour atteindre la paix», a rapporté hier, l'agence de presse officielle saoudienne SPA, en rendant compte de cet appel qui s'est déroulé dimanche. Riyadh a accepté la semaine dernière la demande des Emirats de pouvoir traverser l'espace aérien saoudien depuis et vers «tous les pays» avec leurs vols commerciaux. Un feu vert qui est intervenu après l'annonce surprise le 13 août d'un accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats, premier Etat du Golfe à le faire et troisième pays arabe. «Le président Trump (...) a salué l'ouverture de l'espace aérien saoudien aux vols entre Israël et les Emirats arabes unis, à commencer par le vol commercial historique de Tel-Aviv à Abou Dhabi», selon un compte-rendu de la Maison- Blanche. Une délégation israélo-américaine a voyagé le 31 août à bord d'un avion de la compagnie israélienne El Al effectuant le premier vol commercial direct entre Israël et les Emirats. Une liaison doublement historique puisque Riyadh -qui n'a pas de relations officielles avec l'Etat hébreu- a donné l'autorisation de survol de son territoire, quelques jours avant son feu vert plus large. Ce qui évite un autrement long détour de la péninsule arabique. M. Trump a aussi insisté sur «l'importance» de l'accord de normalisation-appelé Accords Abraham par les Américains- et «a discuté des moyens de renforcer la sécurité et la prospérité régionales», a précisé l'exécutif américain. L'Arabie saoudite, plus importante économie du monde arabe, avait déjà fait savoir qu'elle n'emboîterait pas le pas des Emirats arabes unis jusqu'à ce que l'Etat hébreu signe avec les Palestiniens un accord de paix reconnu par la communauté internationale et conforme à l à l'offre de la Ligue arabe sur la paix contre les terres occupées par l'Etat sioniste depuis juin 1967, au mépris des résolutions des Nations unies. La situation est, en effet, politiquement plus complexe pour le royaume saoudien car il abrite les deux sites les plus sacrés de l'islam. Par ailleurs, selon la Maison-Blanche, le président américain a pressé Riyadh de «négocier avec les autres pays du Golfe» pour résoudre leurs problèmes. L'Arabie saoudite et ses alliés ont coupé leurs liens en 2017 avec le Qatar, l'accusant de soutenir les islamistes radicaux et d'entretenir des liens soutenus avec l'Iran, le grand rival régional, accusation que Doha dément catégoriquement.