Pour beaucoup, cette déclaration confirme l'existence d'un rapprochement entre Riyad et Tel-Aviv. «Je pense que les Palestiniens et les Israéliens ont droit à leur propre terre. Mais nous devons obtenir un accord de paix pour garantir la stabilité de chacun et entretenir des relations normales», a expliqué lundi «MBS» dans une interview accordée au magazine américain The Atlantic. Le prince héritier ne s'est toutefois pas prononcé sur la reconnaissance de l'Etat hébreu, que Riyad s'est toujours refusé à accepter. La ligne diplomatique de l'Arabie Saoudite est constante depuis de nombreuses années. Riyad demande le retrait d'Israël des Territoires occupés depuis la guerre de 1967, que les Palestiniens revendiquent pour leur Etat. C'est également la condition que posent tous les Etats membres de la Ligue arabe pour normaliser leurs relations avec Israël. Le roi Salmane d'Arabie Saoudite a d'ailleurs pris la parole, après la polémique suscitée par les propos de son fils, pour réaffirmer l'attachement de son pays à la création d'un Etat palestinien. Le roi Salmane dit aussi avoir insisté, au cours d'un entretien téléphonique avec le président américain, Donald Trump, lundi soir, sur la nécessité d'une relance du processus de paix après les événements à Ghaza. «Nous avons des inquiétudes religieuses concernant la mosquée sacrée à Jérusalem (Al Qods) et concernant le droit des Palestiniens. Nous n'avons d'objection contre aucun autre peuple», a ajouté de son côté MBS. Le prince héritier est actuellement en tournée aux Etats-Unis pour y solliciter des soutiens à sa campagne contre l'influence iranienne au Proche-Orient. Et sera en France du 8 au 10 avril. L'accroissement des tensions entre l'Iran et l'Arabie Saoudite a alimenté les spéculations sur un possible rapprochement entre les Saoudiens et les Israéliens, qui considèrent tous deux les Iraniens comme une menace immédiate. «Il y a beaucoup d'intérêts que nous partageons avec Israël et, s'il y a la paix, il y aura beaucoup d'intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe», a ajouté MBS. Mais pour beaucoup, ce rapprochement est déjà réel. En guise d'exemple, ils rappellent qu'en mars, l'Arabie Saoudite a ouvert, pour la première fois, son espace commercial aérien à des vols en direction d'Israël. En novembre 2017, un membre du gouvernement israélien avait révélé qu'il y avait également des contrats secrets avec l'Arabie Saoudite. Une reconnaissance rare. L'information a cependant été démentie par Riyad.