Quand on parle d'énergies renouvelables en Algérie, on pense directement au projet Desertec! Un fantasme nourri depuis des années, qui nous laissait croire que l'Algérie pouvait devenir la «pile» du monde. Il y a quelques semaines, le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, avait «refroidi» les ardeurs en soutenant qu'il fallait oublier ce projet, qui est du passé! Une sortie qui avait déçu plus d'un, surtout que l'Algérie a montré une volonté d'aller vers les énergies vertes en créant tout un département ministériel dédié à la Transition énergétique et aux Energies renouvelables. Il a été confié à un expert en la matière, en la personne du professeur Chems Eddine Chitour. Ce dernier n'a pas caché sa volonté de travailler avec les mastodontes du domaine, en l'occurrence les Allemands et les Chinois. Mais pour beaucoup l'abandon de Desertec signifie l'exclusion d'un partenariat avec les Allemands. Or, les compétences allemandes dans le domaine ne se résument pas qu'au projet Desertec. L'Allemagne est pionnière dans le renouvelable. Les opportunités de collaboration avec l'Algérie sont innombrables, comme l'a bien souligné l'ambassadeur d'Algérie à Berlin, Nor-Eddine Aouam. Pour lui, les énergies renouvelables constituent un «domaine d'excellence» pour un partenariat renouvelé entre l'Algérie et l'Allemagne. «L'Allemagne est un partenaire historique dans l'industrialisation de l'Algérie», a rappelé le diplomate algérien dans un entretien à la revue mensuelle allemande Diplomatisches Magazin, qui consacre son numéro d'octobre au dossier de l'énergie. Pour lui, il est donc tout à fait naturel que les deux pays collaborent au nouveau défi qu'attend l'Algérie, à savoir les énergies renouvelables. «Cet état de fait a développé une bonne connaissance mutuelle et un capital confiance qui facilite de nouvelles collaborations, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables», a-t-il mis en avant, non sans rappeler les opportunités qui s'ouvrent aux investisseurs allemands. «Le champ de l'investissement en Algérie est très vaste. Il y a de la place pour les partenaires qui veulent s'engager dans une relation «gagnant-gagnant», aussi bien avec le secteur public que privé», a assuré l'ambassadeur algérien. Aouam a souligné que les énergies renouvelables en Algérie, connaissaient une réelle dynamique qui ne se limite pas à la réalisation d'infrastructures génératrices d'électricité, mais se traduit aussi par la naissance d'une industrie tournée vers la production d'équipements et de composants destinés à l'énergie solaire. «Cette dynamique est confortée par le modèle de croissance lancé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, privilégiant les investissements dans les secteurs à forte valeur ajoutée, comme les énergies renouvelables», a -t-il précisé. «Elle est également portée par le Programme national des énergies renouvelables (Pner) qui couvre une période allant jusqu'à l'horizon 2030», a-t-il ajouté. S'agissant du potentiel naturel que recèle l'Algérie en matière d'énergies renouvelables, le diplomate algérien a mis notamment en exergue l'ensoleillement de l'Algérie et l'immensité de son territoire saharien. «Mieux encore, ce potentiel bénéficie d'infrastructures très développées, notamment dans le transport et d'un gisement important de main-d'oeuvre qualifiée, mais aussi d'un marché national et régional permettant de réaliser rapidement des investissements rentables», a-t-il assuré. Cette sortie de l'ambassadeur algérien traduit donc la volonté des autorités algérienne de trouver des «substituts» au projet Desertec.