Les chefs des diplomaties arménienne et azerbaïdjanaise étaient attendus, hier, à Moscou à l'invitation du président russe Vladimir Poutine pour des entretiens sur le conflit du Haut-Karabakh, où les combats se poursuivent. «Le 9 octobre, les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie sont invités à Moscou pour mener des consultations» avec la médiation de la diplomatie russe, avait indiqué jeudi le Kremlin dans un communiqué. La participation des ministres arménien Zohrab Mnatsakanian et azerbidjanais Ceyhun Bayramov aux pourparlers, a été confirmée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Une première depuis la reprise des hostilités le 27 septembre, ajoutant que «les préparatifs battent leur plein». Cette rencontre intervient après des entretiens tenus par Vladimir Poutine avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, les appelant chacun à l'arrêt des combats au Nagorny Karabakh pour des raisons humanitaires, «en vue d'échanger les corps des morts et les prisonniers», selon le même communiqué. Aussi, elle succède à une réunion organisée la veille à Genève entre le ministre azerbidjanais Bayramova et les trois grandes puissances, mais rien n'en a filtré. Son homologue arménien doit quant à lui rencontrer lundi des diplomates russes, français et américains à Moscou. Après plusieurs jours d'intenses affrontements opposant forces séparatistes arméniennes soutenues par Erevan et l'armée azerbaïdjanaise qui ont fait plus de 400 morts, dont 22 civils arméniens et 31 azerbaïdjanais, l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan, a fait savoir jeudi qu'elle pourrait intervenir en cas de menace pour la souveraineté arménienne. «Les tirs d'artillerie se sont poursuivis sur plusieurs secteurs de la ligne de front. L'ennemi a frappé des zones peuplées avec des roquettes et de l'artillerie», a affirmé le centre d'information du gouvernement arménien, tout en assurant que l'armée séparatiste gardait le «contrôle» de la situation. Le ministère de la Défense d'Azerbaïdjan a lui aussi fait état d'intenses combats sur le front vendredi matin et dans la nuit, malgré les efforts diplomatiques déployés par les Etats-Unis, la France et la Russie, qui coprésident le groupe de Minsk, chargé de promouvoir une solution négociée. A l'étranger, la crainte est de voir ce conflit s'internationaliser dans une région où Russes, Turcs, Iraniens et Occidentaux ont tous des intérêts. Dans ce contexte, l'Azerbaïdjan a rappelé son ambassadeur à Athènes en réponse à une décision similaire de la Grèce. Bakou avait demandé à ce pays d'enquêter sur l'arrivée au Nagorny Karabakh en provenance de son territoire d'Arméniens souhaitant combattre, des «allégations insultantes», selon les Grecs. Vladimir Poutine a prévenu que si les affrontements s'étendaient au territoire arménien, Moscou remplirait ses «obligations» découlant de son alliance avec Erevan.