Se penchant sur l'épineux problème de la distribution de la publicité publique, et ce dans le cadre d'un large programme de restructuration du secteur de la communication, notamment sur le plan juridique, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a précisé, hier, que «la publicité nécessite une régulation urgente pour éviter l'anarchie et certaines pratiques négatives et non professionnelles. Le ministère était en passe d'élaborer un projet de loi sur la publicité à même de corriger les dysfonctionnements enregistrés sur le terrain». Un chantier des plus importants au plan de la réforme en cours de préparation, dans la mesure où il tend vers la mise en place de mécanismes permettant d'identifier les vrais bénéficiaires, à travers un système méritocratique, dont les premiers critères définis, au nombre de 15, ne sont que provisoires et balisent le terrain pour une profonde refonte des règles et des textes régissant cette activité. Il faut dire que l'anarchie qui régnait sous le règne de l'ancien régime, n'a reflété en réalité que l'impunité qui a permis aux étrangers à la profession de passer à travers les mailles du filet de la déontologie et de l'éthique, pour glaner une place au soleil aux frais de l'argent public. Une situation qui trouve désormais ses remèdes dans les nouvelles dispositions de la Constitution, porteuse d'une ouverture, certes, synonyme de protection des libertés et des droits des professionnels du secteur, mais également munie d'une assise juridique à même de séparer le bon grain de l'ivraie, et asseoir définitivement des éléments de valorisation des étapes franchies en matière de rupture avec les anciennes pratiques, comme le souligne le ministre, précisant que «la dernière révision constitutionnelle avait consacré la liberté de la presse et renforcé son exercice, ce qui impliquerait de tenir compte des derniers développements et des acquis lors du processus d'adaptation des lois organiques. L'amendement et l'actualisation de ces lois, seront opérés conformément à la vision et aux nouveaux cadres prévus dans l'amendement constitutionnel en matière d'information et de communication». Dans le même ordre d'idées, Belhimer est revenu sur l'importance de la modernisation du secteur, et ce à travers «l'actualisation et l'élaboration des nouveaux textes, en adéquation avec le dernier amendement constitutionnel ainsi que les évolutions que connaît le monde dans le domaine de l'information, le secteur de la communication veille à redoubler d'efforts pour la réussite de l'opération de numérisation». Relevant avec insistance que «des étapes considérables avaient été franchies à ce jour, dans le domaine du numérique, notamment depuis le mois de juin dernier, où la transmission analogique a été remplacée par la transmission numérique et ce dans les délais fixés par l'Union internationale des télécommunications». Par ailleurs, l'autre grand chantier évoqué par le ministre, et non moins important, demeure celui de l'organisation de la presse électronique qui, pour l'heure, attend, selon le ministre, la promulgation du décret exécutif relatif à l'activité des médias électroniques au Journal officiel. En attendant, Belhimer explique que «le ministère a élaboré le premier texte juridique régissant le domaine des médias électroniques en Algérie lequel contraint la presse électronique à la domiciliation sous l'adresse dz en tant que condition pour l'accès à la publicité est un facteur permettant de les protéger des piratages et des attaques étrangères». Il n'en demeure pas moins, cependant, qu' hormis cette régulation qui arrive à point nommé et qui apporte un recadrage juridique plus que nécessaire, l'autre préoccupation des médias électroniques selon certains responsables de sites, est, sans conteste, la promulgation d'un statut à même de leur conférer le même droit d'accréditation que leurs confrères de la presse écrite et de l'audiovisuel, en matière de couverture de grands événements. Une présence plus effective sur le terrain, hautement nécessaire pour consolider leur crédibilité.