Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid a soutenu que le vaccin anti-coronavirus, tant attendu pour mettre fin à l'épidémie, sera gratuitement distribué à toute la population en Algérie. En outre, le ministre a fait savoir que la campagne de vaccination concernera toute la population. «Tous les Algériens seront vaccinés», tranche-t-il. En dépit des ces affirmations, une frange de la population demeure réticente à une vaccination devant enrayer la pandémie du coronavirus qui a fait plus de 2.500 morts en Algérie. Incontestablement, au cours des prochains mois, la vaccination ne changera pas fondamentalement le cours de l'épidémie car les doses arriveront progressivement, mais il n'en demeure pas moins que le vaccin que choisiront les autorités publiques sera, à coup sûr, une arme supplémentaire pour lutter contre le virus, même si l'observation des gestes barrières demeure le seul et l'unique moyen de briser la chaîne de contamination. Certes, les réticences, voire parfois les craintes exprimées par certains, sont «justifiées» devant un produit de santé développé et testé en moins d'un an. Certes, jusqu'à l'heure, aucune donnée n'est communiquée sur l'innocuité du vaccin, c'est-à-dire l'absence d' effets secondaires dangereux. Néanmoins, une certitude: aucun vaccin ne sera distribué sans le consentement et l'aval des autorités sanitaires du pays. De ce fait, nourrir des réticences envers le vaccin anti-Covid-19 c'est faire preuve d'«irresponsabilité citoyenne» et d'«égoïsme». Chacun de nous se doit d'être «altruiste» et se faire vacciner pour protéger les autres, d'autant que la peur du vaccin n'arrêtera pas le virus, alors que la vaccination représente la meilleure protection contre le virus, aux multiples conséquences. En effet, le résultat d'une étude préliminaire réalisée par l'Office national des statistiques fait ressortir une perte d'au moins 500 000 emplois en Algérie, tandis que le secteur des transports, au même titre que ceux de l'industrie et du tourisme, a connu un coup d'arrêt. À titre illustratif, le manque à gagner de la compagnie aérienne nationale durant l'année 2020, est estimé entre 38 et 40 milliards de DA à la suite de la fermeture des frontières, selon Mohamed Charef, conseiller du président-directeur général d'Air Algérie, alors que celui de la Sntf dépasse, de loin, le milliard de dinars. Face à la recrudescence des contaminations au coronavirus, les hôpitaux sont sous pression. Les commerces baissent rideau et ceux qui survivent encore ne supporteraient absolument pas un éventuel reconfinement. Les frontières sont fermées. Alors pour pouvoir voyager dans le «monde d'après-Covid-19», il faudra être majeur et... vacciné. Alors oui, qu'on se le dise: pour voyager demain, il faudra plus que jamais être «majeur», responsable et vacciné! «Majeur et vacciné», une expression quasiment tombée en désuétude et qui signifiait qu'on était un adulte responsable, en mesure de résister et de faire face aux infections les plus redoutables... Justement, il est temps de redevenir «majeur et vacciné» pour soi-même et pour les autres. Leur vie dépend de notre conscience. Se faire vacciner doit être un «acte citoyen».