Des dizaines d'écoliers ont été kidnappés, samedi soir, par des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria avant d'être libérés hier matin, grâce à l'intervention armée d'un groupe d'autodéfense et de la police, a annoncé un porte-parole de la police locale, Gambo Isah. Samedi soir, «80 écoliers qui rentraient dans leur village de Mahuta, dans l'Etat de Katsina (...) ont été enlevés par des bandits qui avaient déjà kidnappé quatre personnes et volé 12 vaches», a déclaré le porte-parole, précisant que les «84 personnes enlevées ont été récupérées», hier matin. Selon des sources locales, le nombre de ces écoliers s'élève à 113. Les enfants ont été enlevés, samedi soir, près du village de Baure alors qu'ils revenaient avec leurs professeurs d'une cérémonie religieuse dans un village voisin, a déclaré le responsable d'une milice d'autodéfense Abdullahi Sada. Lorsque la nouvelle est parvenue à Mahuta, la ville dont sont originaires les enfants, les habitants et les miliciens du groupe d'autodéfense se sont mobilisés et sont alors partis à la recherche des kidnappeurs, rapidement identifiés comme des membres de la communauté des éleveurs peuls, a-t-il ajouté. «Nous avons envahi leur zone, nous savions qu'ils détenaient les enfants et avons également pris en otage certains membres de leur communauté, avertissant que si quelque chose arrivait à nos enfants, aucun Peul ne vivrait désormais ici», a ajouté M. Sada. L'opération a permis de «déloger les bandits et de sauver les 84 victimes kidnappées», a précisé le porte-parole de la police, ajoutant que celle-ci se poursuit en vue «d'arrêter les bandits» et qu'une «enquête a été ouverte». Des bandes armées, appelés «bandits», parfois fortes de plusieurs centaines de membres sèment la terreur depuis plusieurs années dans les zones rurales du centre et du nord-ouest du Nigeria, pratiquant à grande échelle le vol de bétail et les enlèvements contre rançon. Les habitants ont mis sur pied des groupes d'autodéfense pour se protéger sans parvenir à mettre un terme aux violences, qui ont causé la mort de quelque 8.000 personnes depuis 2011. Ce nouveau rapt d'écoliers a eu lieu 48 heures après la libération de 344 enfants et adolescents, enlevés dans leur pensionnat le 11 décembre par des criminels opérant pour le compte du groupe terroriste Boko Haram dans la même région du Nigeria.