Comment sortir de la dépendance aux hydrocarbures? Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2019, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a lancé un vaste chantier de relance économique. La ré-industrialisation du pays et l'agriculture sont bien évidemment au centre de cette stratégie. Néanmoins, le chef de l'Etat a voulu faire dans l'innovation en allant chercher de la richesse dans des «niches» encore inexploitées, mais à fort potentiel. Tebboune a jeté son dévolu sur l'économie du savoir en mettant en place un écosystème numérique permettant de créer, rapidement, des milliers d'entreprises à forte valeur ajoutée. L'autre «trésor» que veut «cultiver» le président est l'économie culturelle. D'ailleurs, il a surpris tout son monde en créant dans son premier gouvernement deux départements ministériels, dédiés aux start-up et à la production culturelle. Si ce dernier a, depuis, disparu de l'Exécutif, les ambitions sont toujours là. C'est ainsi que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a inauguré, hier, le premier forum de l'Economie culturelle, qui doit se tenir pendant trois jours au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal. Djerad n'est pas allé par quatre chemins en parlant de l'importance que portent les hautes autorités du pays à ce secteur.«Il s'agit d'un secteur qui fournit des millions d'emplois dans le monde ainsi que de grands revenus économiques», a-t-il mis en avant.«Il a donc reçu une grande attention dans le programme du président de la République. Il fait partie des axes les plus importants sur lesquels le programme du président Tebboune s'est concentré», a-t-il affirmé, rappelant, au passage ses instructions pour le soutien et l'accompagnement de la créativité.«Dans cette perspective, le gouvernement a travaillé dès le début pour soutenir l'industrie cinématographique et culturelle, et pour encourager les expériences nationales à cet égard», a-t-il ajouté. «L'Etat est engagé à soutenir et à accompagner l'innovation artistique et à réhabiliter le métier de l'artiste et des travailleurs du domaine de la culture, car l'artiste en tant que ressort de l'acte culturel figure au centre de ses préoccupations», a soutenu Abdelaziz Djerad. Le Premier ministre a dévoilé les grands axes de la «recette du président» pour l'émergence de ce type d'économie. Il a, dans ce sens, insisté sur l'importance d'aller vers des villes de production cinématographique, de renforcer les activités culturelles en milieu scolaire et d'oeuvrer à la régulation du marché de l'art et à l'ouverture du chantier d'appui à la recherche archéologique. Pour atteindre cet objectif, l'Etat compte sur l'appui du secteur privé. C'est ainsi que le Premier ministre annonce que des mesures ont été prises afin de soutenir l'artiste et l'investissement privé dans le domaine culturel. Il s'est également félicité des avancées réalisées, durant la dernière année, malgré la pandémie de coronavirus. Il cite comme exemple la création d'une plateforme pour vendre des peintures, les arts plastiques et des livres électroniques. «Cela a permis d'accompagner les artistes et créateurs dans les difficultés qu'ils trouvent pour vendre leurs oeuvres», a-t-il assuré. Autre exemple, l'exploitation «économique» des sites archéologiques et des monuments historiques, à l'image de l'expérience «de la citadelle d'Alger». «Ce forum doit consolider ces acquis, réfléchir aux questions actuelles et aux paris permettant de promouvoir le secteur de la culture, soit à travers les conférences, la formation ou les laboratoires», a-t-il rétorqué. Il faut dire que cet évènement enregistre la participation de plusieurs ministères et organismes officiels, de représentants d'organismes internationaux, de porteurs de projets culturels, d'établissements d'investissements, des banques, des experts algériens et internationaux dans les domaines de l'économie et de la culture, ainsi que des académiciens, des chercheurs, des artistes, des producteurs et des associations. Les travaux de ce forum, organisé par le ministère de la Culture et des Arts sous le thème «la culture, un investissement économique et sociétal», porteront sur plusieurs axes, à l'instar des mécanismes de financement des investissements dans le secteur de la culture et des arts, la commercialisation du produit culturel et son rôle dans la dynamique économique, ainsi que sur des expériences et des visions en lien avec l'investissement culturel. Un événement donc des plus importants pour faire d'Alger le «Hollywood» du Maghreb. Toute une ambition...