Une exposition d'oeuvres éclectiques inspirées, intitulée «L'art de la céramique entre originalité et contemporanéité», du plasticien Réda Essahli, a été inaugurée mardi au Musée public national des antiquités à Alger, devant un public astreint au strict respect des mesures sanitaires contre la propagation du coronavirus. Visible jusqu'au 18 juillet prochain, l'exposition présente 72 pièces, conçues et réalisées après plusieurs années de documentation et de recherche, qui ont donné lieu à une créativité foisonnante chez l'artiste qui invite ainsi, le regard du visiteur à une randonnée prolifique entre les différentes époques qui ont marqué l'histoire de l'Algérie profonde et enrichi son patrimoine culturel. Expliquant la variété des différentes pièces exposées par la volonté de l'artiste de montrer que «le patrimoine algérien est vivant», l'archéologue, conservateur en chef du patrimoine et actuel directeur du Musée public national des antiquités, Azeddine Antri, a mis l'accent sur le caractère «qualitatif» de l'exposition, avant de noter, dans son élan pédagogique, son agencement en plusieurs parties selon les époques. Exposées dans des armoires en verre, les pièces, brillamment façonnées par l'artiste, s'offrent au regard du visiteur dans leur brillance et l'éclat de leurs couleurs, rendant compte de la richesse patrimoniale de leurs époques respectives, que l'artiste aime à «fusionner par moment» pour les laisser se raconter dans les belles narrations d'un voyage dans le temps qui tient compte de l' «authenticité des contenus», et le travail «hautement esthétique des formes», explique encore le directeur du musée. Vases, plats, jarres, récipients, bols, assiettes ou encore verres, sont entre autre objets exposés, aux formes géométriques et ornements différents, datant des périodes, grecque et la céramique attique (Athènes), sigillée (normale ou brûlée), punique, islamique (Hammadide et almohade), romaine et andalouse. Entre autres techniques que l'artiste a utilisé dans son travail celles de la céramique romaine campanienne, reconnaissable à son vernis noir bleuté à reflets métalliques, la céramique sigillée identifiable à son vernis rouge-brique, orangée, ocre ou jaunâtre qui présente parfois un aspect métallique, la mosaïque, ou encore, la technique du lustre métallique datant de la période islamique. L'inspiration du «Tapis traditionnel algérien», aux couleurs multiples et vives, décliné en cinq ustensiles de diverses fonctionnalités, travaillés dans la finesse et la minutie, clôt l'exposition de Réda Essahli, qui n'a pu faire le déplacement à Alger. Né en 1967 à Hadjout, Réda Essahli, a suivi une formation en Espagne autour de la réplique historique grecque et romaine (2008), les arts islamiques (2010), tout en enseignant sa passion artistique. Comptant à son actif plusieurs réalisations dans différentes techniques et matériaux, entre logos, fresques collectives murales, aménagement de bâtiments publics, sculptures, stèles, embellissement de lieux publics, Réda Essahli a été distingué de plusieurs prix nationaux. Par ailleurs, la boutique du musée, un espace dédié à la vente de livres, de revues et objets en lien avec l'activité muséale a été rouverte à l'issue de l'inauguration.