Le Musée national des antiquités et des arts islamiques d'Alger abrite actuellement une exposition intitulée «L'identité nationale et ses valeurs à travers le patrimoine algérien conservé» qui comporte plusieurs pièces de monnaies, sculptures, stèles d'illustres personnages historiques, métaux, armes, poterie… représentant les différentes époques ayant marqué l'histoire de l'Algérie, de l'époque antique à l'époque islamique. L'exposition organisée, dans le cadre de la Journée mondiale des Musées — coïncidant avec le 18 mai — avec en parallèle les festivités commémorant le 50e anniversaire de l'indépendance, met en relief la richesse du patrimoine conservé à travers l'histoire de l'Algérie qui fut le berceau d'une multitude de civilisations depuis les temps les plus reculés, vu le point stratégique qu'elle occupe et ses richesses naturelles. Ces civilisations se sont succédé, laissant apparentes leurs empreintes gravées pour toujours. L'exposition retrace, en effet, selon Benhalima Hadbi, conservateur du patrimoine au Musée national des antiquités et des arts islamiques toutes les étapes historiques des périodes antique et islamique, en passant de l'époque punique, numide, mauritanienne, romaine, vandale, byzantine pour arriver à l'époque islamique (époque des gouverneurs, des Rustumides, des Fatimides, des Zirides, des Hammadides, des Almoravides, des Hafsides, des Zianides, des Ottomans, époque de l'Emir Abdelkader…). Cette exposition marque ainsi l'identité nationale à travers des objets de décoration, des copies de documents, d'illustres personnages qui ont marqué l'histoire de l'Algérie et d'autres divinités, en laissant leurs traces en témoignage d'époques plus anciennes de l'histoire. «Cette exposition met en exergue, à travers ces objets de décoration, les différentes scènes de la vie sociale, économique, littéraire et les différentes institutions culturelles existants de l'époque antique jusqu'à celle islamique», explique M. Hadbi. En prenant l'exemple des copies de documents, telles la Tablette d'un acte de vente d'un domaine agraire à Djebel Merata (Tébessa), datant de la fin du Ve siècle après J.-C., des inscriptions commémoratives de la mosquée Al-Sayyi d'Alger datant de la période ottomane et du palais de la Djenina (Alger), 1123H/1711 ap.J.-C., ainsi qu'une documentation représentant un reçu de vente de corail en période ottomane. L'exposition est, en effet, un véritable livre ouvert sur l'histoire et sur le riche patrimoine algérien conservé. Elle se compose de plusieurs pièces de monnaie, à l'instar de la pièce de monnaie d'Iol (fin du IIIe siècle - IIe siècle av.J.-C.), de Juba II (25 av.J.-C.— 24 ap.-J.-C.) et une pièce de monnaie de l'Emir Abdelkader datant de la période contemporaine. Cette exposition, qui s'étalera jusqu'au mois de septembre prochain, est une occasion pour les visiteurs de découvrir les armes, les sabres et les fusils et même une poire à poudre, tous utilisés dans la région des Aurès durant la période du 13e S.H/XIXe siècle après J.-C. Les visiteurs auront aussi le loisir de découvrir un florilège de dessins sur mosaïques qui ont marqué l'histoire de l'Algérie à l'image de la mosaïque des captifs, une œuvre appartenant au musée de Tipaza et remontant au 3e siècle après J.-C., une autre représentant une scène de chasse (Chlef, fin de IVe siècle après J.-C.), ou encore cette mosaïque évoquant le précepte de l'Eglise catholique (Beni Rached, Chlef, fin IVe siècle après J.-C.) et, enfin, cette fameuse mosaïque en faïence représentant aussi la médersa Tachfinia (Tlemcen) de l'époque de 719H/1319 ap J.-C. Comme on pourra apercevoir d'autres sculptures en bas relief de la déesse Africa (IIIe siècle av. J.-C.), un de ses médaillons, la stèle d'un cavalier numide (Bab El-Oued) et un outil à écraser les olives (Tidicula), datant de la période romaine. La stèle funéraire de Mustapha Pacha et la stèle d'Abizar exposées L'exposition représente divers registres de l'histoire de l'Algérie, à travers ses personnages et ses richesses culturelles. On peut voir un mélange de gravures et de stèles et des personnages illustres, comme la stèle d'Abizar (Grande Kabylie), datant de la période Libyque, une autre stèle de Kerfala (Lakhdaria, Bouira, 1er siècle av.J.-C.), la stèle funéraire de Mustapha Pacha (Alger) datant de 1220H/1806 ap J.-C., une autre à Saturne Tiddis (Constantine) (2-3 siècle ap J.-C.) et une porte de la mosquée Ketchaoua (Alger), 1209 H/1794 ap.J.-C. Outre, la présente exposition, une série d'objets de décoration, d'ornement et de tissage sont offertes au regard du visiteur. Ces derniers remontent à l'époque antique, romaine, punique, ottomane, hammadite… A l'image d'une amphore de Gouraya de Tipaza (fin de II-III siècle av. J.-C.), une cruche datant de la période punique, un soc de charrue de Batna, datant de la période romaine, un fragment en plâtre portant des dessins (Messad-Djelfa) remontant à la première moitié du IIIe siècle après J.-C., une lampe à l'huile (Kalaa de Beni Hammad, M'sila) de la période Hammadite (398-547H/1008-1152 ap.J.-C.), une aiguière (Alger) de l'époque 1150H/1737, un bracelet de l'époque ottomane, un gilet (Béjaïa), XIIIe S.H./XIXe S. ap.J.-C., un flacon à khôl (Alger) de l'époque ottomane, une cartouchière du XIVe S.H./ XXe après J.-C. et un tapis (Frach) de Djebel Amour (Sud-Ouest d'Alger) datant du XIIIe S.H./XIXe S. ap.J.-C. Dans le hall de l'exposition, un petit espace agrémenté d'un écran, sur lequel défile une belle série de diapositives, accompagnée d'une musique qui rappelle les temps immémoriaux. Cet outil pédagogique permettra aux visiteurs de l'exposition de découvrir une autre vision de l'Algérie à travers l'histoire et les personnages ayant marqué son histoire comme l'image de ce cavalier numide, les têtes de Juba I et II, et celle de Saint Augustin ainsi que l'image d'un magistrat africain de l'époque romaine ou encore le sultan Ahmed Bey de Constantine. L'organisation de cette exposition a pour objectif de montrer aux visiteurs le riche patrimoine conservé. «Elle nous permettra aussi le renforcement de nouvelles lectures sur l'histoire de l'Algérie à travers toutes les étapes historiques des périodes antique et islamique», a estimé Houria Cherid, directrice du Musée national des antiquités et des arts islamiques, soulignant dans ce sens que les œuvres exposées sont des œuvres du musée. Elle a aussi annoncé l'organisation de la prochaine exposition consacrée aux dons enrichissant le musée. Notre interlocutrice nous dira, à ce propos, que le musée a reçu dernièrement une nouvelle donation d'objets précieux de dinanderie, des statuettes, des pièces de monnaie datant des époques romaine, punique et islamique, à l'instar d'une statuette de Vénus, céramique et poterie de l'époque punique, d'un récipient en cuivre de Hassen Pacha de l'époque ottomane. A la question relative aux activités célébrant le mois du patrimoine, Mme Cherid nous dira que le musée a organisé durant, ce mois, des ateliers d'initiation à la mosaïque en direction des élèves des établissements scolaires de la capitale. «Ces ateliers ont pour objectif de faire connaître aux élèves la mosaïque en général et la mosaïque romaine de la collection du musée, en particulier.»